Pourquoi cet article sur le rôle du quotidien dans les pratiques alimentaires ? Le texte qui va suivre nous a intéressés parce qu’il montre bien la diversité des exigences et des contraintes auxquelles les ménages font face dans la gestion du quotidien et les manières dont ils y répondent. Or, comprendre les pratiques des ménages dans leur quotidien nous paraît essentiel pour qui s’intéresse à l’alimentation dans le contexte actuel puisque, à côté du discours nutritionnel de santé, se construit un discours de la « consommation durable » autour des produits éco-labellisés, des produits locaux, de saison et issus d’agriculture biologique. C’est particulièrement sous cet angle que l’article nous paraît pertinent : constatant que les ménages allemands se déclarent très favorables aux modes de consommation durables, Doris Hayn pose ici la question de ce dont ils auraient besoin pour pouvoir les adopter dans leur pratique quotidienne. Cette analyse du quotidien tient en outre une grande place dans un nouveau type de recherche né en Allemagne à la fi n des années 1990 : la recherche socio-écologique. L’Institut de recherche socio-écologique (ISOE, Francfort) dédie même à « l’écologie du quotidien » un pôle de recherche entier. Originale (innovante ?), la recherche socio-écologique se place à l’interface entre les sciences naturelles et les sciences humaines et sociales et s’appuie sur la participation des acteurs sociaux (collectivités, entreprises, consommateurs, ONG, etc.). Son objectif est clairement de soutenir la transformation écologique de la société. Depuis 1999 le ministère de l’enseignement et de la recherche en a fait l’une de ses priorités de financement.