Can we define « good practices » to reduce the use of rodonticides against voles in grasslands?
Existe-t-il de « bonnes pratiques » pour réduire l’usage de rodonticides dans les prairies pour lutter contre les campagnols terrestres ?
Résumé
Animal husbandries with grassland system have a lot of problems because of outbreaks of voles but it is
difficult to find technical solutions because the phenomenon is complex and multifactorial. The only
authorized molecule, bromadiolone, has a strong impact on non-target wild fauna. This has led us to propose a technical approach combining low density IPM treatments with adaptations of agricultural
practices and landscape changes. However, this approach is difficult to promote.
Our program was designed to better understand the processes leading to the choices made by farmers
to carry a particular type of practice on their farms. We crossed an agricultural approach of farming
practices with anthropological representations associated to obtain a systemic view of the technical and
non-technical determinants of farmers’ practices.
We showed that the vole, a burrow animal not easy to perceive, is not identified and built the same way
by all, and that it produces a varying level of stress, not necessarily correlated with their abundance,
which has implications on how outbreaks are managed. Furthermore, as outbreaks of voles do not have
the same impact on farms, depending on the region and the production system, it cannot be found a
single answer to give to farmers ("good practices"), without taking into account local context, bio
technical characteristics of the territory, network of actors, needs and representations of breeders. The
responses that were made by advisers and farmers to control voles vary widely from one region to
another and depend on both ways of thinking and advising, on the conceptual framework they mobilize
for the design and organization of networks of farmers and other stakeholders (hunters, naturalists,
people ...). Finally, technical innovations implied by the rational control disseminate through social
networks. It is facilitated when these groups are made of farmers with contrasting production systems
and diverse ways of thinking (dense social network with low links) but with an interdependent
conception of their relationships.
Les pullulations de campagnols posent de gros problèmes aux exploitations d’élevage en système
herbager mais il est difficile de trouver des solutions techniques car le phénomène est complexe et
multifactoriel. La seule molécule autorisée, la bromadiolone, a un impact fort sur la faune non cible.
Cette problématique a amené les services techniques à proposer une démarche de lutte intégrée
combinant des traitements à basse densité avec des adaptations des pratiques agricoles et des
modifications de paysage. Cependant, cette démarche est difficile à promouvoir.
Notre projet visait à mieux comprendre les processus menant au choix que font les éleveurs pour
mener tel ou tel type de pratique sur leur exploitation. Pour ce faire nous avons croisé une approche
agronomique des pratiques agricoles avec une approche anthropologique des représentations
associées, afin d’obtenir une vision systémique la plus complète possible des déterminants techniques
et non-techniques des pratiques des éleveurs.
Nous avons montré que le campagnol, animal fouisseur peu visible, n’est pas identifié et construit de la
même façon selon les personnes, et qu’il véhicule un niveau de stress variable, pas forcément corrélé à
l’importance des effectifs, ce qui a des conséquences sur la façon dont les pullulations sont gérées. En
outre, comme les pullulations de campagnols n’ont pas le même impact sur les exploitations agricoles,
quelle que soit la région considérée et que ce dernier dépend aussi du système de production, il ne
peut y avoir de réponse unique à donner aux agriculteurs (les « bonnes pratiques »), sans tenir compte
du contexte local, des caractéristiques bio techniques du territoire, du réseau d’acteurs, des besoins et
des représentations des éleveurs. Les réponses qui ont été apportées par les techniciens et les
agriculteurs pour lutter contre le campagnol sont très variables d’une région à l’autre. Elles dépendent à
la fois des façons de penser et de faire des techniciens et des structures, du cadre conceptuel qu’ils
mobilisent et de l’organisation des réseaux d’agriculteurs et des autres acteurs concernés (chasseurs,
naturalistes, habitants…). Enfin, la diffusion des innovations techniques qu’implique la lutte raisonnée
passe par des collectifs. Elle est facilitée lorsque ces collectifs sont constitués d’agriculteurs ayant des
systèmes de production et des façons de penser diversifiées (réseau social dense à liens faibles) et qui
se considèrent comme solidaires.
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