Les grands lacs de la région Auvergne-Rhône-Alpes, représentent des enjeux sociétaux en termes de tourisme, de patrimoine à la fois au niveau régional mais aussi au niveau national étant les plus grandes étendues d’eau douce de France. Ces lacs fournissent de nombreux services écosystémiques comme la ressource en eau, le tourisme, la biodiversité et la pêche. Les lac péri-alpins disposent d’un important potentiel halieutique marqués par des populations de poissons qui constituent une ressource renouvelable exploitées depuis longtemps par la pêche professionnelle et de loisir. Au cours des années 1960-80, la dégradation des écosystèmes lacustres s’est accentuée par des pressions anthropiques importante (croissance démographique, développement industriel et agricole) entrainant une eutrophisation des eaux. L’eutrophisation est un processus d’enrichissement de l’eau en éléments nutritifs comme le phosphore conduisant à une forte croissance des plantes et algues. L’eutrophisation a impacté le recrutement naturel des salmonidés lacustres (omble chevalier et corégone) en raison de la prolifération et la décomposition algal entrainant une faible concentration en oxygène dissous et une sédimentation accrue des frayères affectant la survie des œufs. Ces facteurs limitant ont eu pour conséquence le déclin des populations et une chute drastique des captures causant de grandes pertes économiques sur l’ensemble de la chaîne d’exploitation halieutique. Dès 1983, en complémentarité avec la restauration de la qualité des eaux, la Station d’Hydrobiologie Lacustre de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), les pêcheurs et services de l’État ont développé un programme de recherche appliquée portant sur l’amélioration et l’optimisation des repeuplements de salmonidés nommé le « pacage lacustre ». Ce projet de gestion vise à effectuer des déversements de juvéniles de manière contrôlée et optimisée afin de contrebalancer le faible recrutement des juvéniles dans le milieu naturel. L’effort de recherche de l’INRA et les collaborations entre les services, ont permis d’apporter un bon diagnostic et la maîtrise de l’élevage du corégone et de l’omble chevalier contribuant à leur réhabilitation et le maintien de leur population dans les lacs péri-alpins.