Les études menées sur le Rhône soulignent que dans le contexte actuel de changement climatique les situations de faible débit et d’étiage seront probablement de plus en plus fréquentes. Pour ces périodes extrêmes, il est attendu que la proportion de matière organique (MO) contenue dans les particules en suspension augmente. Or, la fixation de certains contaminants est fortement liée à la MO car sa forme favorise la complexation/adsorption de ceux-ci. C’est ce que confirment les résultats du projet CANADER conduit sur le Rhône et ses principaux affluents (Saône, Ardèche et Durance) où les concentrations dans les matières en suspension de certains contaminants (métaux anthropiques, mercure et radionucléides) ont tendance à augmenter en période d’étiage. Pour certains métaux anthropiques (Cr, Ni, Zn), les concentrations dépassent parfois le seuil d’effet probable (PEC). Par ailleurs, la diminution des métaux naturels (issus de la croûte terrestre – Co Cs Rb et V) couplée à l’augmentation du méthylmercure (suggérant une bioaccumulation des concentrations dans le phytoplancton) montre qu’une proportion non négligeable de la MO qui transite à l’étiage est autochtone. Les premiers résultats de mesure des stérols suggèrent que l’origine de cette MO diffère selon le Rhône et ses affluents, et des travaux additionnels doivent être réalisés pour caractériser les sources de ces particules.