A l’appui de travaux de recherche récents, cette communication part du constat de l’augmentation du risque lié aux feux de forêt dans un contexte de réchauffement climatique et de changement d’usage des sols en France, et en particulier en région méditerranéenne, ainsi que de l’émergence des feux extrêmes. L’objectif est de proposer de revisiter les stratégies de prévention et de lutte dans ce contexte en transition, afin de simultanément maintenir la maîtrise du phénomène feux de forêt en conditions météorologiques « ordinaires », et de renforcer la résilience des organisations et des territoires lorsque ces conditions atteignent des niveaux hors normes combinant sécheresse intense, canicule et parfois vents forts. Nous revenons dans une première partie sur les acquis de la gestion spatiale du risque par des aménagements et équipements en forêt dont les travaux passés ont montré l’efficacité pour rendre les massifs forestiers moins vulnérables et plus facilement défendables. Puis, nous discutons de la limite de cette stratégie historique dans le nouveau contexte de risque accru lié aux feux de forêt. Notre analyse montre ensuite comment l’émergence des feux extrêmes oblige à un changement de paradigme consistant à limiter strictement les départs de feux en conditions très sévères et à renforcer considérablement la préparation des territoires pour atténuer l’impact de ces sinistres. Cette nouvelle donne suppose en particulier d’étendre les actions de prévention bien au-delà du périmètre habituel des seules zones forestières et de repenser l’organisation de la lutte en renforçant ses composantes de gestion de crise.