En 1989 dans le Courrier de la Cellule environnement n°61, André Vigouroux faisait le point sur la recherche d’une résistance à la maladie mortelle du chancre coloré du platane, causée par un champignon Ascomycète, Ceratocystis fimbriata f. spéciale platani. « Gardarem lou platane », écrivait-il, espérant pouvoir obtenir des clones résistants en une dizaine d’années. En attendant, seule une action prohylactique énergique permettait de lutter contre la maladie. En 2001, dans Le Courrier n°43, « on en parlait encore » et André Vigouroux nous exposait une démarche de sélection de platanes résistants à la maladie mortelle du chancre coloré. Aujourd’hui la maladie a encore notablement progressé. Dans le Sud de la France, elle a d’abord gagné la région de Béziers puis s’est étendue au Sud-Ouest pour dépasser Montauban, s’installant à proximité du canal du Midi et des platanes de ses berges. À l’opposé, la zone contaminée de la région lyonnaise s’est aussi nettement agrandie pendant qu’à l’étranger, de nouveaux foyers sont apparus à Genève et en Grèce. Heureusement, comme nous allons le voir, dans l’intervalle la sélection menée à l’INRA a pu aboutir, et il sera plus facile à l’avenir de contrôler l’incidence de cette grave affection.