Sur un territoire restreint et insulaire tel que la Martinique, la forte présence d'une activité agricole souvent intensive engendre des problèmes environnementaux majeurs tels que la pollution des eaux par les pesticides. Afin de développer des mesures visant la diminution de cette pollution et adaptées aux systèmes de culture en place, nous proposons une méthode d'analyse spatiale des pratiques agricoles à l'échelle du bassin versant. L'étude présentée porte ainsi sur un petit bassin versant agricole du nord de la Martinique, inclus dans celui de la Capot qui alimente en eau potable une partie importante de la population de l'île. L'ensemble des exploitants de ce bassin versant a été enquêté de façon à obtenir des informations portant sur la répartition spatiale des épandages phytosanitaires et leur dynamique temporelle. Ces informations ont été saisies dans une base de données pour l'analyse statistique puis spatialisées au moyen d'orthophotoplans et d'un logiciel d'information géographique. Les premiers résultats indiquent une grande variabilité des pratiques agricoles induisant une difficulté de définition de la charge polluante. Un indicateur de charge en produits phytosanitaires a donc été défini : une grande partie du bassin est soumise à des charges fortes et la variabilité spatiale des charges est directement corrélée à celle des orientations culturales. Au final, nous insistons sur l'importance de la prise en compte des déterminants de cette répartition pour proposer des solutions adaptées au contexte.