Avant août 2000, le débit minimum dans le vieux Rhône (ou Rhône court-circuité, RCC) de Pierre-Bénite était de 20 m 3 /s du 1 er avril au 31 août et de 10 m 3 /s du 1 er septembre au 31 mars. Ce débit a été augmenté à 100 m 3 /s. Parallèlement, trois milieux annexes ont été restaurés dès 1999. La phase I du suivi (état initial) couvrait la période 1995-1999. La phase II couvre 2001-2004. Les objectifs du suivi scientifique du RCC de Pierre-Bénite phase II, après augmentation du débit minimum à 100 m3/s, couvrent un nombre important de domaines scientifiques (biologie - poissons, invertébrés, macrophytes, algues, batraciens; hydraulique, géomorphologie, paysage), et comportent trois aspects : A - Evolution des peuplements et du milieu. Evolution des peuplements et du milieu par rapport à la situation décrite avant restauration (phase I). B - Validation des prédictions. Comparaison avec les prédictions réalisées avant restauration. C - Identification des métriques biologiques et physiques pertinentes. Identification de variables physiques et biologiques pertinentes pour évaluer les effets de la restauration, en vue de futures opérations. L'année 2001 a connu des débits particulièrement élevés, notamment au printemps, rendant difficile l'analyse des tendances à partir des seules données 2001. On note cependant des évolutions assez nettes des peuplements et du milieu. En particulier, une proportion croissante de poissons adaptés aux eaux courantes (hotu, spirlin, ablette, barbeau) a été observée dans le chenal principal. Une importante proportion d'invertébrés benthiques rhéophiles ou potamiques a été observée, malgré une richesse spécifique relativement faible par rapport à celle de la phase I. L'abondance de la végétation croît dans les lônes restaurées ; le recouvrement atteint à l'heure actuelle est moindre qu'en phase I, mais la diversité des macrophytes est nettement plus forte. On observe une très faible biomasse végétale dans le chenal principal. Ces tendances sont à tempérer par le fait que 1) les peuplements restent caractéristiques de zones aménagées, et 2) leurs évolutions 2001 peuvent être dues à une année haute en débit. Elles sont toutefois encourageantes et vont généralement dans le sens des prévisions scientifiques (prédictions des modèles d'habitat par exemple). L'identification de métriques biologiques et physiques pertinentes et synthétiques pour évaluer l'effet de la restauration se poursuivra dans les années à venir. On notera dès maintenant la description de métriques hydrauliques adaptées pour refléter les changements de débit ou de morphologie. On notera également l'utilisation de modèles de la vitesse de sédimentation dans les milieux annexes, milieux instrumentés cette année.