Les Coléoptères carabiques (Coleoptera, Carabidae) figurent sur la liste de taxons dont il serait intéressant de suivre les variations de biodiversité au cours du temps et en fonction d'itinéraires de gestion prédéfinis. Cependant, un tel suivi des carabiques requerrait une standardisation des méthodes d'échantillonnage. Lors de l'élaboration de la stratégie d'échantillonnage, deux points semblent particulièrement importants : (1) déterminer l'effort minimal d'échantillonnage à mettre en ½uvre pour répondre à une question donnée et (2) identifier de potentiels biais qui risqueraient de gêner l'interprétation des résultats. Ce rapport se focalise sur les variations de capturabilité des carabiques en fonction du nombre d'unités d'échantillonnage et des conditions de milieu, en utilisant un jeu de données existant (carabiques échantillonnés en 1999 en forêt domaniale de Montargis pour la thèse d'Emmanuelle Richard) : -Quel est le nombre minimal d'unités d'échantillonnage nécessaire pour caractériser un site de la manière la plus exhaustive possible ? i.nombre de pièges pour caractériser un peuplement forestier (entre 1 et 4)? ii.nombre de placettes pour caractériser un type de peuplement forestier ? -Ce nombre varie-t-il en fonction du degré de couverture arborée ? L'analyse des données repose sur l'évaluation de courbes de richesse cumulée et l'utilisation d'estimateurs non-paramétriques de richesse spécifique qui corrigent pour la non-exhaustivité des relevés (présentation synthétique des outils en introduction de la partie méthodologique). Il semble bien exister un biais de capturabilité des carabiques entre peuplements à faible versus fort couvert arboré. La capturabilité est légèrement plus faible dans les peuplements les plus jeunes, probablement du fait de difficultés de déplacement à la marche pour les carabiques dans une strate herbacée dense. A nombre d'unités d'échantillonnage identique, les relevés faits dans ces milieux sont donc moins exhaustifs que ceux faits dans les peuplements à couvert arboré fermé. La correction proposée par les estimateurs non-paramétriques de richesse ne semble pas suffisante, car elle s'appuie sur un nombre limité d'occasions de capture disponibles pour les calculs (maximum de 4 pièges à fosse par placette, et variant entre 4 et 8 placettes par stade sylvicole). Par conséquent, les peuplements à faible couvert arboré sont le facteur limitant pour décider du nombre minimal d'unités d'échantillonnage. Quatre unités d'échantillonnage représenterait un effort d'échantillonnage suffisant pour évaluer et comparer des peuplements à fort couvert arboré, mais insuffisant si l'on inclut des peuplements à faible couvert arboré dans l'étude. Ainsi, nous nous référons aux recommandations issues de la bibliographie pour le nombre minimal de pièges par placette, à savoir 6 pièges par placette en utilisant ensuite la correction des estimateurs de richesse pour compenser la non-exhaustivité des relevés. Pour caractériser un type de peuplement forestier, une dizaine de placettes resterait l'objectif à viser. Ainsi, il serait, de manière générale, utile de constituer des inventaires "exhaustifs" de coléoptères carabiques pour pouvoir tester la pertinence de différentes configurations simplifiées de piégeage.