Le manque d'exhaustivité est une caractéristique générale des relevés de biodiversité. Dans le cas d'études comparatives de richesse spécifique, cette limite devient problématique lorsque le niveau d'exhaustivité diffère entre des situations que l'on cherche à comparer. Les estimateurs non-paramétriques de richesse, basés sur les modèles de capture-recapture appliqués aux communautés, permettent de corriger la richesse spécifique pour ce manque d'exhaustivité des relevés et de calculer ainsi une probabilité de capture des assemblages dans différentes situations. Nous présentons ici les variations de capturabilité des carabiques en fonction du stade sylvicole dans une chênaie-charmaie-hêtraie conduite en futaie régulière, en utilisant un jeu de données existant sur les question suivantes : -la richesse spécifique varie-t-elle au cours du cycle sylvicole ? -ces variations peuvent-elles s'expliquer par des différences de capturabilité des carabiques entre stades ? L'évaluation de courbes de richesse cumulée et l'utilisation d'estimateurs non-paramétriques de richesse spécifique montrent que la richesse spécifique varie au cours du cycle sylvicole. Elle est maximale dans les coupes de régénération, stade où elle est pourtant le moins bien échantillonnée. La tendance décroissante de la richesse spécifique ne s'explique donc pas par des différences de capturabilité des carabiques entre stades. Pourtant, comme la capturabilité dans les pièges varie entre peuplements à faible versus fort couvert arboré, il semble plus prudent de travailler sur des richesses corrigées par les estimateurs précités.