The "rural wood market" in Mali at the test of time, or a neglected innovation
Le « marché rural de bois » au Mali à l'épreuve du temps : une innovation en friche
Résumé
From 1995, a process has led in Mali to the official devolution of forest resources management to new entities, the rural wood markets. Those markets involve, at a village level, a management team made up of woodcutters, a point of sale and a demarcated harvesting zone. Nearly 250 markets were implemented from 1998 to 2002, under the aegis of a World Bank-funded project, the Household Energy Strategy. From an institutional point of view, many questions still remain, in terms of legitimacy for the local powers and in terms of design for the several new governance levels. The Malian State has in the meantime launched decentralization reforms. Started in 1992 as a broad political move, the process took shape with local elections in 1999. However, the links between forest sectoral reforms and the broader decentralization, led by different ministries, have been weak at most. Several factors tend to thicken the complexity of those links, of which one may cite the return of the forest rent to the local level and the governance process taking place between woodcutters' associations, traditional powers, local authorities and forestry services.
A partir de 1995 au Mali, un processus de transfert des responsabilités de gestion des ressources forestières a abouti à la création de marchés ruraux de bois en périphérie des grandes villes. Ces marchés ont été constitués, à l'échelle du village, sur la base d'une association de bûcherons, d'un lieu de vente et d'un espace de coupe délimité et, dans certains cas aménagé. Ce sont ainsi près de 250 marchés ruraux qui ont été installés entre 1998 et 2002, le temps du projet Stratégie Energie Domestique. Cette installation pose, sur le plan institutionnel, un certain nombre de questions à la fois sur la légitimité des différents pouvoirs locaux et sur l'articulation entre les niveaux de pouvoir. Concomitamment à ce processus de transfert de responsabilités de gestion, l'Etat Malien a mis en ½uvre un processus de décentralisation. Conçue en 1992 comme un véritable projet politique, elle a pris son essor avec les premières élections communales de 1999. Toutefois, les liens entre processus de décentralisation et de transfert de gestion des ressources forestières, portés par deux ministères distincts, sont ténus. Plusieurs éléments contribuent à complexifier ces relations, parmi lesquelles le retour de la « rente forestière » au niveau local et les rapports de pouvoir entre associations de bûcherons, pouvoirs coutumiers, autorités communales et administration forestière.