Forêts et services écosystémiques. Effet des éléments boisés sur les pollinisateurs dans les paysages agricoles - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2010

Forests and ecosystem services: effects of woodlots on pollinators in agricultural landscapes

Forêts et services écosystémiques. Effet des éléments boisés sur les pollinisateurs dans les paysages agricoles

Christophe Bouget

Résumé

In natural ecosystems and agrosystems, pollination is often characterized as a crucial ecosystem service in decline. It is mainly provided by domestic and wild bees, which actually contribute to yield and quality of 75% of crops for 35% of food production. Due to the decline in pollinator diversity and abundance, widely measured for fifty years, pollination efficiency is now threatened. This pollinator crisis is much debated and has been linked to agricultural intensification, especially to the fragmentation and loss of semi-natural habitats in landscapes. Several studies suggest that the species richness and abundance of crop pollinators decrease with distance from or surrounding proportion of semi-natural habitats. Based upon the hypothesis that forest edge may enhance pollinator activity and communities through a habitat complementation effect rather than acting as real population sources, our project aims at measuring the effects of forest vicinity on crop pollinator assemblages. We'll sample bees (Apoidea) in a study design composed of insect-pollinated crops (including orchards), surrounded by forests or woodland fragments. Results about scale-dependant effects of the landscape context will be useful to optimize the management of land mosaics.
La pollinisation est un service fondamental dans les écosystèmes semi-naturels et les agrosystèmes. La reproduction de plus de 80% des espèces mondiales de plantes à fleurs dépend des insectes pollinisateurs, principalement des abeilles et des bourdons (Hyménoptères Apoïdes). Dans les agrosystèmes, leur contribution est considérable sur le rendement quantitatif et qualitatif de trois quarts des plantes cultivées par l'homme (arbres fruitiers, grandes cultures oléagineuses et protéagineuses, cultures maraîchères, production de semences des espèces fourragères et végétatives. Rapportées au tonnage, les cultures pollinisées par les abeilles représentent ainsi 35% de la production alimentaire mondiale. Mais la pollinisation constitue un service écologique fragile. De multiples résultats récents dans les pays industrialisés montrent un déclin des populations d'abeilles domestiques et sauvages depuis une cinquantaine d'années. La synergie d'un ensemble de petites perturbations d'ampleur unitaire faible semble expliquer le phénomène. L'intensification de l'agriculture jouerait toutefois un rôle clé, entre autres parce qu'elle a conduit à une fragmentation et une perte de milieux naturels dans la mosaïque paysagère, et à une réduction de la quantité d'interface entre agrosystèmes et milieux naturels. Même si la contribution des abeilles sauvages et de leur diversité à la production agricole est matière à débat, il est admis que les abeilles sauvages assurent des fonctions clés d'auxiliaires pollinisateurs pour les plantes cultivées, même dans des agrosystèmes intensifs. Des assemblages de pollinisateurs sauvages diversifiés et abondants fourniraient un service de pollinisation plus stable pour une gamme de cultures plus large. Il paraît donc essentiel pour la pérennité du service écologique de prendre en compte, dans l'aménagement de l'espace rural, la qualité des habitats des pollinisateurs sauvages et les interactions entre milieux naturel et cultivé. D'après plusieurs études menées sur différentes continents, la configuration des éléments du paysage rural joue un rôle important sur la pollinisation des cultures. La densité périphérique de milieux semi-naturels (prairies tempérées, forêts tropicales ) semble être le principal facteur déterminant des assemblages de pollinisateurs sauvages dans les cultures. Cet effet de voisinage (proportion ou proximité des milieux naturels) est positif sur l'abondance, la richesse, la composition spécifique des pollinisateurs et le service de pollinisation. Plusieurs auteurs insistent pour que les études différencient le type de milieu naturel périphérique et pointent un effet « source/réservoir de pollinisateurs » des forêts. En cohérence avec l'écologie des Apoïdes pollinisateurs, nous supposons toutefois que cet effet est davantage un effet positif de complémentation d'habitat, le réservoir d'auxiliaires reposant sur les effets positifs de la lisière pour les fonctions d'alimentation, de nidification et d'hivernage. Notre projet est ainsi construit sur ces constats (i) d'un rôle fonctionnel de la diversité des pollinisateurs sauvages dans les agrosystèmes et (ii) d'un effet de lisière positif par complémentation des milieux naturels voisins sur les pollinisateurs agricoles. Il est centré sur l'objectif suivant : évaluer le rôle des espaces naturels périphériques, en particulier la forêt, dans la structuration des assemblages de pollinisateurs Apoïdes sauvages (abondance et diversité) des cultures à pollinisation entomophile (vergers inclus). Dans cette configuration de déclin des insectes pollinisateurs et d'éventuelles conséquences pour la reproduction des plantes entomophiles cultivées, l'optimisation de l'aménagement de la mosaïque rurale représente un enjeu fort et requiert un effort de production de connaissances.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02593305 , version 1 (15-05-2020)

Identifiants

Citer

Christophe Bouget. Forêts et services écosystémiques. Effet des éléments boisés sur les pollinisateurs dans les paysages agricoles. Pollinisation, le gîte et le couvert, Jun 2010, Paris, France. pp.23. ⟨hal-02593305⟩

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