Lors de cette étude, les eaux usées brutes, les eaux traitées et les boues traitées de 21 stations d'épuration ont été étudiées. Les alkylphénols poyléthoxylés et les substances pharmaceutiques ont été détectés dans la majorité des échantillons. Les alkylphénols polyéthoxylés ont été retrouvés à des concentrations de l'ordre de la dizaine de µg/L dans les eaux usées brutes et du centième de µg/L dans les eaux traitées. Le NP1EC est cependant retrouvé dans les eaux traitées à des concentrations supérieures à celles des eaux usées brutes. Le NP1EC est un produit de dégradation formé par une dégradation aérobie des alkylphénols, il est donc formé au cours des procédés de traitement. De part leur propriété hydrophobe, ces substances sont retrouvés en moyenne à 50% dans la phase particulaire et sont aussi détectées dans les boues à des concentrations proche de la dizaine de µg/g. Les substances pharmaceutiques ont aussi été quantifiées dans la majorité des prélèvements effectués, mais contrairement aux alkylphénols polyéthoxylés, celles-ci sont présentes à des concentrations inférieures au µg/L, à l'exception de l'aspirine, du paracétamol, de l'ibuprofène, de la caféine, de la théophylline et du kétoprofène, pour lesquels les concentrations vont de la dizaine à la centaine de µg/L dans les eaux usées brutes. Ces substances sont principalement présentes dans la phase dissoute (supérieur à 85% dans la phase dissoute) et sont retrouvées à des teneurs faibles dans les boues issues de ces stations d'épuration (entre 0,001 et 0,245 µg/g) sauf pour l'aspirine et le kétoprofène (8 et 4 µg/g, respectivement). De manière générale, les concentrations de toutes ces substances sont moins élevées après les traitements secondaires et nettement diminuées après les traitements tertiaires. Les procédés tertiaires avancés comme l'osmose inverse, l'ozonation et la filtration sur charbon actif permettent d'intensifier l'élimination de ces substances y compris celles récalcitrantes (carbamazépine, diclofénac et NP1EC). Cependant ces installations restent encore marginales dans le domaine de l'assainissement en France, du fait de leurs coûts et du développement limité de la ré-utilisation d'eaux usées dans nos régions.