La Directive européenne Cadre sur l'Eau (DCE Directive 2000/60/CE) vise à atteindre le « bon état » écologique et chimique des masses d'eau souterraine et de surface, ou le « bon potentiel » pour les Masses d'Eau de surface Fortement Modifiées (MEFM), d'ici à 2015. L'évaluation de l'état des masses d'eau doit être faite via l'utilisation d'indicateurs biologiques, chimiques et hydromorphologiques, dont le développement est à la charge de chaque Etat Membre (EM) et pose aujourd'hui encore de nombreuses questions. Le projet BEEST, « Vers une approche multicritère du Bon Etat/potentiel écologique des grands ESTuaires atlantiques Seine, Loire et Gironde », s'attache à faire un état des lieux (début 2009) des indicateurs estuariens développés en France mais également par les autres EM de la zone géographique Nord Est Atlantique. Les objectifs de cet état des lieux sont de : Identifier pour chaque indicateur les questions clefs sur lesquelles la dynamique française bute pour une application opérationnelle en estuaire de Seine, Loire et Gironde. Voir comment ces questions ont été traitées par les autres EM et si possible identifier des pistes de solution et/ou des contacts clefs sur lesquels les équipes françaises qui le souhaitent pourront s'appuyer. Présenter, à l'échelle européenne, une synthèse claire et succincte des démarches d'élaboration des indicateurs DCE estuariens, de leur état d'avancement, ainsi qu'une liste des principaux contacts et références bibliographiques. Apporter ainsi des éléments au projet Liteau BEEST et plus largement au groupe national DCE eaux littorales pour faire les meilleurs choix en matière d'élaboration d'indicateurs estuariens. Une liste de contacts pour chaque élément de qualité biologique a été dressé pour la France et les autres EM. Les recherches bibliographiques et enquêtes menées auprès des différentes personnes ressource ont permis de mettre en évidence que peu d'indicateurs DCE sont utilisables en zones fluviales tidales et qu'aucun indicateur n'est spécifiquement dédié à ces milieux. Il n'existe à ce jour aucun indicateur DCE estuarien entièrement finalisé même si pour une majorité d'éléments de qualité biologique des « V.1 » existent. Un processus itératif se met en place pour continuer à améliorer les premières versions. Des problématiques communes aux différents indicateurs DCE estuariens ont été identifiées. Il s'agit par exemple des difficultés liées à la représentativité de l'échantillonnage et, plus généralement, à la construction d'indicateurs ayant pour objectif de révéler l'état écologique des milieux naturellement très variables et stressés que sont les estuaires. Des problèmes sont liés à la détermination d'un état de référence en l'absence de consensus sur ce que doit être la référence. D'autres questions liées à la construction d'un indicateur au sens large, comme le choix de la ou des métriques qui le composent, leur assemblage, l'évaluation et la quantification de la fiabilité de l'indicateur (d'ailleurs demandée par la DCE) ont souvent été évoqué. Ainsi cette synthèse argue en faveur de plus d'interdisciplinarité entre les équipes impliquées dans la construction d'indicateurs DCE pour les estuaires, voire même toutes masses d'eau confondues. Enfin, il est à noter que d'autres indicateurs, non mentionnés par la DCE et donc non étudiés dans le cadre de la présente synthèse, pourraient également se révéler pertinents pour évaluer l'état écologique des masses d'eau de transition estuariennes.