Un nombre croissant d'études montrent l'intérêt de prendre en compte les interactions de la végétation avec les bactéries et les champignons du sol. En effet, ceux-ci interagissent en permanence, de façon positive (facilitation, symbiose) ou négative (compétition, parasitisme, etc.). Il semble donc important de mieux appréhender comment ces interactions sont résilientes aux perturbations exogènes au fonctionnement des écosystèmes et dans quelle mesure elles influencent la restructuration de la communauté végétale. La pseudo-steppe de la plaine de la Crau (10 000 ha, Bouches-du-Rhône, France), est un écosystème issu de relations multimillénaires entre des conditions pédoclimatiques stressantes et le pâturage ovin extensif. L'existence de perturbations exogènes anciennes de type cultural a cependant modifié de façon durable des surfaces considérables de cette formation végétale (>2000ha). Nous nous intéressons ici aux effets de ces perturbations sur les communautés microbiennes et les interactions mycorhiziennes selon un gradient d'abandon : 2 ans 30-40 ans 200 ans pseudo-steppe (6000 ans). Après avoir caractérisé les communautés végétales (composition , richesse); nous allons comparer i) les communautés microbiennes telluriques par l'étude des profils d'acides gras membranaires PLFA (Phospholipid Fatty-acid Analysis) et ii) les taux de mycorhisation de certaines espèces végétales présentant un gradient d'abondance selon les âges des différentes communautés végétales. L'objectif est ainsi d'identifier d'éventuels patrons de résilience dont la compréhension pourrait servir à une meilleure restauration intégrant notamment la structuration des communautés.