Dans un contexte d'amélioration de la qualité chimique des cours d'eau, grâce notamment aux mesures visant à réduire les pollutions d'origine agricole, il apparaît important d'appréhender les capacités de récupération des communautés aquatiques suite à une réduction de pression polluante. Les petits cours d'eau situés en zones viticoles représentent des écosystèmes particulièrement exposés aux pollutions toxiques, notamment métalliques. Dans ces milieux lotiques, l'activité microbienne est principalement assurée par les biofilms périphytiques. Si les effets des métaux sur les biofilms sont assez bien documentés, peu de travaux concernent la caractérisation des processus de récupération des communautés suite à une diminution du niveau d'exposition à ces contaminants. L'objectif de notre étude, réalisée en canaux artificiels de laboratoire, est donc d'étudier le processus de récupération des communautés phototrophes périphytiques après une exposition chronique au cuivre en appréhendant notamment l'influence des migrations d'espèces dans la dynamique de récupération. Nos résultats confirment l'impact chronique du cuivre sur les communautés phototrophes en terme de structure, diversité et fonction, engendrant une augmentation de leur niveau de tolérance à ce toxique. Suite à une diminution de pression chimique, la récupération est très faible voire inexistante après 6 semaines en absence de migration d'espèces provenant de biofilms non contaminés, alors que cette récupération est quasi totale en présence de ces apports allochtones. Dans une perspective de restauration des cours d'eau, il semble donc important de conserver des zones non contaminées pouvant permettre le maintien de communautés microbiennes non impactées, susceptibles de recoloniser le milieu en cas d'amélioration de la qualité chimique.