Rôles écologiques des routes forestières dans la conservation de la biodiversité floristique en forêt. Volet n° 2 : Inventaires grandes surfaces en forêt d’Orléans (45) - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2011

Rôles écologiques des routes forestières dans la conservation de la biodiversité floristique en forêt. Volet n° 2 : Inventaires grandes surfaces en forêt d’Orléans (45)

Richard Chevalier
Laurent Bergès

Résumé

Cette étude s’intéresse à la biodiversité de la flore vasculaire des bords de routes forestières sur le massif de Lorris, en forêt domaniale d’Orléans (45), sur sols sableux et acides. Le dispositif comporte 30 couples route / peuplement de pins. Deux relevés floristiques d’une surface de 2000 m² ont été réalisés par couple, l'un sur la route, l’autre dans la parcelle à 30 m de la route. L’échantillonnage a été stratifié selon la nature du revêtement de la route (avec ou sans apport de calcaire) croisée avec l’âge du peuplement forestier (jeune, moyen ou âgé). Quatorze indices (richesse totale, indices à signification de patrimonialité-banalité, d’habitats ou écologique) ont permis d'analyser la biodiversité floristique à trois échelles (globale, locale ou espèce). Les principaux résultats sont les suivants : - La biodiversité des routes forestières est bien plus riche que celle des peuplements forestiers, puisqu'elle inclut une flore patrimoniale ainsi que celle des peuplements forestiers tout en ajoutant des espèces forestières et des espèces de forêts anciennes. En revanche, les routes hébergent des espèces invasives ou potentiellement invasives. - L'apport de matériaux calcaires sur les routes forestières n'a aucun effet visible sur la richesse ou la composition des peuplements forestiers adjacents, quel que soit leur âge. - Les routes non calcarisées sont plus favorables à une partie de la flore acidiphile et des tonsures ; les routes calcarisées sont favorables à la biodiversité ordinaire, dont une partie à composante forestière. Les deux types de routes ne se distinguent pas pour la richesse des espèces patrimoniales ni celle des espèces invasives. - La présence d'un peuplement âgé réduit la biodiversité des bords de route, tout particulièrement pour les routes non calcarisées, avec une moindre richesse en espèces patrimoniales, en espèces des tonsures et en espèces acidiphiles, mais la réponse au niveau espèce est plus équilibrée (presque autant d'espèce préférant les routes bordant des peuplements âgés que jeunes). Plusieurs pistes de recherche sont proposées pour affiner les résultats de cette étude. Les pratiques de contrôle de la végétation des bords de routes forestières par l’ONF n'ont pas été étudiées mais paraissent adaptées (fauche annuelle tardive). Dans la mesure où le recours à des matériaux calcaires pour entretenir les routes est assez récent (20 ans environ), nous recommandons, à l'avenir, d'utiliser des matériaux non calcaires afin de ne pas continuer à accroître la part des stations neutro-calcicoles dans le contexte de milieux acides de la forêt domaniale d'Orléans. En particulier, la stabilisation des routes avec du calcaire est à proscrire dans les zones hébergeant une flore patrimoniale typique des milieux acides. Enfin, nous suggérons de réaliser une cartographie et un suivi des tronçons de routes hébergeant cette flore patrimoniale des sols acides.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02596911 , version 1 (15-05-2020)

Identifiants

Citer

Richard Chevalier, Laurent Bergès. Rôles écologiques des routes forestières dans la conservation de la biodiversité floristique en forêt. Volet n° 2 : Inventaires grandes surfaces en forêt d’Orléans (45). [Rapport de recherche] irstea. 2011, pp.41. ⟨hal-02596911⟩
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