Gestion forestière et biodiversité. Connaissances, pratiques et progrès possibles - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2012

Forest management and biodiversity. State of the art, practices and potential advances

Gestion forestière et biodiversité. Connaissances, pratiques et progrès possibles

Christophe Bouget
Frédéric Archaux
Marion Gosselin

Résumé

Comprendre comment la biodiversité forestière est influencée par la gestion forestière suggère plusieurs axes de réflexion. Quelles tendances sylvicoles modèleront les futures forêts françaises ? Sous le jeu relatif d’une intensification des prélèvements, de « l’adaptation au » ou de « l’atténuation du » changement climatique, du maintien de la multifonctionnalité ou de l’essor de la sectorisation des territoires forestiers… Quelles différences environnementales opposent forêts naturelles et exploitées ? Comment les espèces forestières sont-elles affectées par ces différences ? Sont-elles lésées, favorisées, indifférentes ? A quels paramètres de l’environnement forestier sont-elles sensibles ? Y a-t-il des groupes particulièrement sensibles ? Notre communication ne visera pas le parcours d’une synthèse de la littérature, mais l’illustration de quelques résultats récents de l’équipe « Biodiversité » d’Irstea à Nogent-sur-Vernisson, à valeur d’exemple et non de généralité. Nous abordons ainsi la réponse de différents groupes taxinomiques (oiseaux, chiroptères, champignons, insectes (carabes, coléoptères et punaises saproxyliques), flore vasculaire, bryophytes) à différents gradients écologiques à l’échelle locale ou régionale. 1. En comparant l’effet relatif d’une batterie de descripteurs du niveau local des ressources pour les organismes saproxyliques, comme la densité et diversité du bois mort et des micro-habitats des arbres, à l’échelle d’un jeu de placettes à l’échelle nationale ou à l’échelle d’un massif, nous avons démontré le rôle primordial de la diversité du bois mort pour la diversité des insectes associés. Même si les relations habitat-biodiversité montrent de grandes variations d’un taxon à l’autre (champignons sapro-lignicoles, Coléoptères saproxyliques, Chiroptères, Bryophytes corticoles), le volume local de gros bois mort paraît un facteur d’influence consensuel dans les forêts feuillues. La détection de seuils de réponse de la biodiversité pourrait être traduite en cibles pratiques de restauration ou de conservation de bois mort ou de densité d’arbres-habitats (arbres à cavités, ou à fort volume de bois mort dans le houppier…). 2. En quelques dizaines d’années, l’abandon d’exploitation (dans les réserves forestières, dans les nombreux TSF à taillis surâgé…) a un effet sur les conditions d’habitat saproxylique (densités et diversité du bois mort et des micro-habitats des arbres), sans toutefois affecter significativement la biodiversité associée d’après nos premiers résultats. 3. La pratique du mélange d’essences permet de dresser un lien entre productivité et biodiversité. Le mélange chêne-pin est ainsi considéré avec un avantage productif et semble induire un mélange de biodiversité (oiseaux et coléoptères saproxyliques). En revanche, la richesse locale en essences feuillues dans les chênaies a très peu d’effets sur la diversité floristique. 4. La configuration du paysage, définie par l’aménagement forestier (distribution spatiale des coupes…) et l’aménagement du territoire (fragmentation forestière…), peut concourir à la structuration de la biodiversité forestière. Dans le cas d’un massif de chênaie de plaine, le niveau de ressources saproxyliques à l’échelle du paysage appréhendé par la densité de réserves riches en bois mort dans le voisinage, semble plus important pour la diversité locale des Insectes du bois mort que le niveau local de disponibilité de ressources. Ces quelques illustrations pointent de nouvelles perspectives de recherche. Il nous paraît ainsi crucial de mieux croiser les facteurs spatiaux et temporels, en étudiant la réponse des communautés biotiques à la fragmentation spatiale et à la dynamique des milieux, et d’apporter de nouveaux éléments sur la relation entre biodiversité comptable et fonctionnement de l’écosystème forestier.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02597628 , version 1 (15-05-2020)

Identifiants

Citer

Christophe Bouget, Frédéric Archaux, Marion Gosselin. Gestion forestière et biodiversité. Connaissances, pratiques et progrès possibles. Colloque Forgeco Mieux produire et préserver : quelles approches pour les forêts au sein des territoires ?, Dec 2012, Lyon, France. pp.19. ⟨hal-02597628⟩

Collections

IRSTEA INRAE EFNO
61 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More