En tant que citoyens, nous utilisons et produisons des milliers de substances chimiques, qui aboutissent en grande partie dans les eaux usées et les réseaux d’assainissement. Pour autant, dans le monde du traitement de l’eau, la pollution à traiter n’était considérée que grâce à des paramètres globaux tels que les matières en suspension, la matière organique totale ou l’azote global. Or, du fait de nouvelles réglementations telles que la Directive Cadre sur l’Eau européenne, nous assistons à une véritable révolution : nous sommes amenés à mesurer et traiter les substances chimiques (micropolluants), alors que les stations d’épuration n’avaient pas été conçues pour cela. Face à ces nouveaux objectifs, la biologie et le génie des procédés, traditionnellement à la base de l’épuration des eaux, se sont avérés insuffisants pour proposer des solutions adaptées. La chimie est actuellement indispensable à plusieurs niveaux. L’application de la chimie permet d’augmenter les potentialités de traitement des stations d’épuration en tant que derniers maillons d’un système d’assainissement avant rejet vers le milieu récepteur. Cette base de connaissance nous permet aussi de mieux cibler les actions indispensables de réduction de micropolluants à la source, au niveau des procédés de production industriels, des usages domestiques ou de la gestion des eaux pluviales.