La pollution par l’arsenic est un problème mondial. Les eaux (de surface et souterraines) en sont la voie principale de contamination. Nous avons mené une expérience visant à étudier les effets de ce métal sur les descripteurs fonctionnels et structurels des communautés de diatomées benthiques (Barral-Fraga et al., 2015). Plus précisément, nous avons analysé les changements dans la photosynthèse et dans la structure des communautés de diatomées (abondances relatives des espèces), la densité de chaque espèce rapportée à la surface échantillonnée, et la taille cellulaire de chaque espèce. Les dimensions réelles de chaque individu ont été mesurées, permettant d’évaluer le biovolume moyen des espèces dominantes, ainsi que la contribution de chaque espèce au biovolume diatomique total. Ainsi, en combinant des descripteurs écologiques et écotoxicologiques, nous nous attendions à mieux caractériser l'impact toxique de l'arsenic sur le périphyton. Bien qu’aucune différence significative dans les densités de diatomées n’ait été observée entre biofilms exposés ou non à l’arsenic, nos résultats ont montré une évolution de la structure spécifique de la communauté diatomique. Nous avons identifié 52 taxons de diatomées, Achnanthidium minutissimum (Kützing) Czarnecki étant la plus abondante (77% en abondance relative moyenne): 75% dans les témoins et 79% en cas de contamination, indiquant sa tolérance à l'arsenic. En outre, l'arsenic réduit la richesse spécifique (p = 0,051) et le biovolume cellulaire moyen (p = 0,003). Le biovolume de certaines espèces est également modifié, avec une tendance générale à la diminution de la taille des individus exposés à l’arsenic ; bien que l’inverse soit observé pour les Fragilaria (selon les espèces, plus nombreuses en nombre que dans les témoins, ou de dimensions individuelles plus grandes au sein de l’espèce). En conclusion, les différents paramètres étudiés ont été affectés par l'exposition à l'arsenic. Etant donné les concentrations nominales de cette expérience (130 μgAsV/L), ces résultats remettent en question les normes de qualité environnementales pour l'arsenic, qui sont plus élevées.