La question de la santé au travail apparaît dès le premier rapport d’évaluation du RMT Travail en élevage, mais ce n’est que dans le nouveau programme (2014-2018) qu’il devient un des quatre axes structurant, avec l’arrivée également de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) dans les partenaires. Un groupe se constitue, avec d’un côté la MSA directement impliquée sur les questions de santé au travail et de prévention des risques professionnels en agriculture ; de l’autre des non spécialistes de ces questions, venant plutôt de la zootechnie, mais observant les transformations des élevages et recueillant des expressions de fatigues, de difficultés, et d’autres fois d’éleveurs retrouvant du sens à leur métier après des changements à l’échelle individuelle ou collective. N’étant ni médecins, ni psychologues, un intérêt commun se dégage autour : des transformations des conditions de travail en élevage et la construction d’une problématique autre que médicale de la santé au travail ; d’une définition systémique de la santé, celle de l’OMS : « santé entendue dans un sens large, avec une approche globale et complexe de l’individu », « un état de bien-être complet, tant physique que mental ou social, qui ne se réduit pas à l’absence de maladie ou d’infirmité ». Le fonctionnement de ce groupe s’est alors porté sur l’interconnaissance et un état de l’art dans trois champs : la santé « mentale », la santé « physique », et la prévention/action, afin de positionner une réflexion et des actions sur les liens travail en élevage et santé. La littérature s’est révélée foisonnante. Il s’agit de questions qui se posent partout dans le monde, avec une profondeur temporelle. Il existe des revues spécialisées, des groupes de travail, des sites internet, des congrès ; mais aussi différentes approches associées à différentes disciplines, postures de recherche, thématiques , populations étudiées en particulier . Ce qui ressort de nos échanges et de cette littérature, ce sont quatre enjeux et axes de questionnement : 1) saisir et définir ; 2) enregistrer et mesurer ; 3) expliquer et comprendre ; 4) « guérir » et prévenir, que nous développons dans la suite, et illustrons par des travaux et actions menés par des membres du groupe.