, Lorsque les retenues présentent des conditions favorables à la dénitrification, le rapport N/P dans l'eau diminue ce qui favorise alors le développement de Cyanobactéries ayant la capacité d'utiliser l'azote atmosphérique et qui amplifient les risques sanitaires liés à l'eutrophisation. Inversement, l'eutrophisation dans les retenues augmente la consommation d'oxygène du fait de la respiration des organismes qui prolifèrent et de la décomposition de matière organique. L'anoxie qui en résulte favorise alors la dénitrification, qui va accentuer la carence en N par rapport à P, entretenant ainsi le développement des Cynanobactéries. Ces deux processus interagissent l'un avec l'autre et devraient donc être étudiés simultanément, température et temps de résidence élevés

L. , La grande majorité des études sur cet élément dans les réservoirs cherchent à caractériser son cycle dans le réservoir, son stockage et les évolutions de sa spéciation, afin d'apprécier le risque d'eutrophisation du réservoir et parfois de l'aval. Les études portent essentiellement sur des barrages, souvent de grande taille, plus rarement des petites retenues

, Encadré 7 : Le phosphore, un élément dont le cycle dans la retenue est complexe

. Le, P-total est de ce fait « persistant » dans les sols et les milieux aquatiques. Dans une retenue, les transformations biogéochimiques sont des changements de phase, entre dissous et particulaire, et/ou de statut chimique, entre minéral dissous et organique. P montre toujours une forte affinité pour la phase solide, affinité qui varie en fonction du pH, du potentiel rédox Eh, des minéraux présents et de la teneur en matière organique. Par ailleurs, P est naturellement relativement rare dans les eaux par rapport aux besoins des végétaux

, Soluble Reactive P, souvent assimilé aux ions PO4), auquel s'ajoutent des composés organiques et des colloïdes fins ; (2) des formes particulaires constituant le P-particulaire noté PP. Le PP et sa spéciation sont très diversifiés (le PP peut être sorbé, précipité, co-précipité, dans des minéraux primaires, matériaux organiques ?). La spéciation conditionne la mobilité et le devenir du P dans l'environnement, notamment via sa biodiponibilité. Celle-ci exprime la capacité d'une charge en phosphore des eaux, d'un sol, d'un sédiment à fournir et entretenir un flux de SRP en réponse à un prélèvement par des végétaux, algues y compris. La complexité vient du fait que hormis le SRP (100% biodisponible), la quantité de phosphore biodisponible, n'est associée ni à une forme spécifique de P notamment pour le PP, ni à une quantité finie : l'ensemble des formes de P contribuent et la quantité extraite dépend du temps d'interaction, P-total des eaux on distingue classiquement : (1) des formes filtrables à 0,45 ou 0,7µm comprenant le SRP

, Seul le SRP est directement assimilable par les algues ou les macrophytes, une partie des autres formes dissoutes l'est après action enzymatique. Il est fourni initialement par la charge externe provenant de l'eau d'alimentation, qui comporte une fraction dissoute et une fraction particulaire susceptible de libérer facilement du SRP (notamment par désorption). L'absorption biologique crée un stock de P-particulaire organique dont une partie est ultérieurement susceptible de sédimenter, En dehors des périodes biologiques, le SRP est peu assimilé et peut, comme d'autres formes dissoutes

U. Réciproquement and . Relargage-de-srp-À-partir-des-sédiments-dite-«-charge-interne-»-existe, soit en cas de brassage et resuspension des particules, soit lorsque des conditions anaérobies s'établissent durablement à l'interface eau/sédiment, permettant une libération de SRP qui peut se traduire par un flux diffusif vers l'eau. D'autres zones d'interface sont des hots spots du cycle en tant que productrices de SRP à partir des formes particulaires : l'alternance d'humectation/dessiccation et d'inondation/exondation dans les zones de marnage favorise la libération de SRP