Influence de l’organisation des paysages agricoles sur la distribution et la dispersion des papillons - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2015

Influence of farmland landscape structure on the distribution and dispersal of butterflies

Influence de l’organisation des paysages agricoles sur la distribution et la dispersion des papillons

Frédéric Archaux

Résumé

La mise en place d'une trame verte et bleue (TVB) vise à maintenir et restaurer un maillage écologique permettant les mouvements d'espèces au sein des paysages, mais les connaissances scientifiques sont lacunaires sur les éléments qui favorisent le maintien et la dispersion des espèces. L’essor des sciences participatives peut combler une partie de ces lacunes, mais les conditions de l’engagement à long terme des naturalistes demeurent méconnues. Le projet Levana a étudié les facteurs locaux et paysagers impactant les communautés de papillons de jours, et la diversité génétique et les flux de gènes d’un papillon prairial. Un focus particulier a été réalisé sur la distinction entre habitats surfaciques (prairies) et linéaires (bords de chemins et de routes), sur la connectivité des habitats et sur l’importance des traits de vie des espèces pour comprendre leur réponse au paysage. Ce volet a été basé sur des données acquises dans 18 paysages ateliers répartis dans trois régions, ainsi que sur des données d’atlas de papillons et du programme Vigie-Nature. Un volet socio-anthropologique a également été mené sur ce programme participatif pour en retracer l’histoire, comprendre les raisons de l’engagement des participants et les changements de perspective des participants à l’un de ces suivis destiné au monde agricole. Le volet écologique a montré que les papillons sont d’abord influencés par les ressources locales. Les prairies hébergent plus de papillons que les chemins et bords de route. Les paysages riches en prairies et forêts sont plus accueillants que les paysages de grandes cultures et urbanisés, surtout pour les espèces spécialistes d’habitat et peu mobiles. La surface des habitats est souvent plus déterminante que la connectivité de ces habitats. Une trame verte qui ne considère pas la qualité et donc les pratiques de gestion des réservoirs et des éléments connectant aura peu d’efficacité sur les papillons. Ces pratiques doivent préserver les principales ressources (plantes-hôtes, nectar) des papillons. Il convient également de préserver la mosaïque de cultures et mieux encore la mosaïque de cultures, prairies et forêts. Sous certaines conditions, les bases de données générées par les sciences citoyennes peuvent donner une base empirique plus solide aux actuels schémas régionaux de cohérence écologiques et leurs déclinaisons territoriales. Le volet socioanthropologique a retracé l’émergence du programme Vigie-Nature à travers les récits de ses promoteurs, mêlant les motivations passées et justifications actuelles. Le succès des sciences participatives dépend à l’échelle individuelle de l’adéquation entre les protocoles et l’expérience de nature recherchée par les participants ; à l’échelle collective, la gouvernance de ces suivis est tout aussi cruciale, en particulier en organisant les relations entre structures nationales et régionales (institutions, associations naturalistes…).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02604807 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

Frédéric Archaux. Influence de l’organisation des paysages agricoles sur la distribution et la dispersion des papillons. [Rapport de recherche] irstea. 2015, pp.164. ⟨hal-02604807⟩
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