L’impact de deux hydrophytes exotiques, Lagarosiphon major et Egeria densa, sur la biogéochimie d’un lac tempéré peu profond (lac de Lacanau - Aquitaine, SO France) a été étudié pendant 3 ans (2013-2015). Les résultats montrent qu’une biomasse élevée de plantes favorise la stratification de la colonne d’eau et l’accumulation de la matière organique, avec des rétroactions positives sur les processus de respiration anaérobie. En même temps, la canopée des plantes semble agir comme un filtre, en favorisant l’oxydation du méthane rejeté à l’interface sédiment-eau. Au contraire, lors des fréquents évènements de brassage dus au vent, quand la colonne d’eau est mélangée et entièrement oxygénée, le méthane est probablement rapidement émis vers l’atmosphère. Cette étude montre qu’il existe une interaction non négligeable entre l’hydrodynamique, l’écophysiologie des plantes et le cycle du carbone. Des recherches supplémentaires sur ces processus sont donc nécessaires dans le contexte des changements globaux que subissent ces lacs.