Une interaction peut être définie comme la manière dont un individu influence la croissance, la morphologie et la survie d’un autre en changeant son environnement. Les interactions entre espèces, qu’elles soient négatives (compétition) ou positives (facilitation), peuvent avoir un rôle très structurant dans la dynamique forestière. Le dispositif a été conçu pour croiser deux facteurs qui ont été démontré dans de précédentes études comme ayant un effet sur les interactions entre plantes : la disponibilité en eau et la disponibilité en lumière. Nous avons ainsi testé l’hypothèse que la disponibilité en ressources modifie la nature et l’intensité des interactions dans une étude de cas associant "semis de chêne – ronce –chevreuil": i)L’éclairement et l’irrigation, modulés par le chevreuil, influencent le développement de la ronce. ii)Le développement de la ronce modifie le microclimat. iii)Le microclimat modifie la croissance du chêne. Le développement de semis de chênes et de canes de ronces a été suivi durant deux saisons de végétation (2014 et 2015) dans un dispositif en conditions contrôlées croisant : i) L’éclairement sous canopée (10 % et 30 % de l’éclairement incident), ii) la disponibilité en eau (irrigation normale et sécheresse estivale), iii) le type d’association chêne/ronce (pas de ronciers, ronciers non défoliés, ronciers défoliés en Juin et ronciers défoliés en Août en simulant une herbivorie par le chevreuil). La croissance de la ronce et des semis de chêne, la disponibilité en ressources, ainsi que le microclimat ont été mesurés. La path analysis effectuée sur l’ensemble des variables relevées décrit les liens de causalité testant ainsi la véracité de nos hypothèses et confirmant que la disponibilité en ressources (modulée par le chevreuil) modifie directement et indirectement la croissance des semis via la modification de la croissance de la ronce et des conditions microclimatiques.