Besoins quantitatifs et qualitatifs en bois mort pour la conservation de la biodiversité saproxylique (chap. 2.2) - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2013

Besoins quantitatifs et qualitatifs en bois mort pour la conservation de la biodiversité saproxylique (chap. 2.2)

Résumé

Outre le rôle majeur qu’il joue dans la conservation des espèces saproxyliques, le bois mort contribue également à la séquestration du carbone, à l’apport en nutriments, à la régénération naturelle, ainsi qu’à la protection contre la chute de pierres. La survie des espèces saproxyliques dépend non seulement de la quantité du bois mort, mais également de sa qualité, telle que définie par l’essence, le diamètre et le stade de décomposition. Toutefois, la présence d’une espèce ne garantit pas de bonnes conditions d’habitat ; elle peut refléter un simple héritage de l’époque où son habitat existait encore. Selon le type de forêt, des quantités de bois mort, allant de 20 à 50 m³/ha, ont été identifiées comme étant le seuil minimum nécessaire au maintien de la plupart des espèces saproxyliques. Les espèces très exigeantes ont besoin de plus de 100 m³/ha. Puisque l’influence du bois mort sur les espèces saproxyliques s’accroît avec l’augmentation de l’échelle spatiale, les pratiques de gestion favorisant le bois mort doivent être organisées à grande échelle. Il convient également de tenir compte de la dimension temporelle, car la continuité du couvert forestier et la disponibilité du bois mort peuvent jouer un rôle majeur dans la protection de la biodiversité saproxylique. En termes d’essences, de diamètre, de stade de décomposition et de type (au sol ou sur pied), la diversité du bois mort a un effet positif sur la conservation des assemblages d ‘espèces saproxyliques. La plupart des espèces saproxyliques sont spécialisées soit dans les conifères, soit dans les feuillus ; peu d’espèces généralistes sont connues. Des espèces ayant une gamme d’hôtes plus réduite sont également connues. Toutefois, l’effet de l’essence décline avec la décomposition du bois mort. Il n’est pas possible de substituer une faible quantité de gros bois mort au sol par une grande quantité de petit bois mort au sol pour un volume donné, car chaque type de bois mort a sa propre composition en espèces. Le gros bois mort au sol en décomposition a été identifiées comme étant essentielle à la conservation des espèces saproxyliques, car il est inexistant dans la plupart des forêts exploitées. Au cours du processus de décomposition où le bois passe de l’état de bois mort frais à l’état de bois pourri, la composition et la richesse spécifiques évoluent dans le bois mort. De plus, la manière dont l’arbre meurt a un effet important sur la composition de la communauté saproxylique. Les facteurs abiotiques, tels que la température et l’humidité, et les interactions biotiques, tels que la prédation et la compétition, exercent également une forte influence sur la composition des espèces présentes dans le bois mort. Au cours de la dernière décennie, la quantité de bois mort a connu une augmentation dans toute l’Europe. Toutefois, les objectifs de conservation des espèces saproxyliques n’ont pas encore été atteints car les seuils quantitatifs déterminés pour la conservation de la plupart des espèces saproxyliques n’ont pas encore été atteints dans les forêts de production. Le seuil écologique de la quantité de bois mort, situé entre 20 et 50 m³/ha, devrait être atteint au sein d’un réseau de peuplements forestiers à l’échelle des sites, plutôt que viser une quantité moyenne inférieure dans tous les peuplements.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02605979 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

T. Lachat, Christophe Bouget, Rita Bütler, J. Müller, D. Kraus, et al.. Besoins quantitatifs et qualitatifs en bois mort pour la conservation de la biodiversité saproxylique (chap. 2.2). Les approches intégratives en tant qu'opportunité de conservation de la biodiversité forestière, European Forest Institute, pp.96-107, 2013, Focus sur : la gestion des forêts en Europe, : 978-952-5980-22-6. ⟨hal-02605979⟩

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