L'alimentation comme levier de développement territorial ? Réflexions tirées de l'analyse de deux initiatives 'd'alimentation durable'.
Résumé
Notre communication s'inscrit dans les débats scientifiques et sociétaux relatifs à la transition alimentaire qui vise à reconnecter agriculture et alimentation au coeur des territoires. Dans cette perspective, l'alimentation devient un levier puissant pour l'action publique puisqu'elle permettrait d'appréhender les enjeux de durabilité dans les territoires de manière transversale (économie des ressources, cohésion sociale, santé, environnement, éducation, etc.). Elle participerait ainsi au développement des territoires. De nombreuses initiatives, individuelles et collectives, ainsi que des projets alimentaires locaux, portés par une diversité d'acteurs, émergent dans les territoires et témoignent de cette dynamique de reconnexion agriculture-alimentation-territoire. Outre les acteurs de la société civile et les acteurs du marché (consommateurs, agriculteurs, transformateurs, distributeurs…), l'ancrage territorial de l'alimentation engage aujourd'hui un champ plus large d'acteurs des territoires et, en particulier, les acteurs publics « locaux » et régionaux (collectivités). Ils restent cependant encore peu connectés, dispersés voire parfois concurrentiels dans le cadre des projets qu'ils soutiennent. L'objectif de notre communication est double. En se basant sur l'analyse croisée de deux initiatives de développement local au coeur desquelles se situe la question de l'alimentation, nous souhaitons montrer tout d'abord dans quelle mesure la question alimentaire constitue un levier de développement territorial. Ce faisant, nous souhaitons instruire la possible connexion entre différents acteurs et mettre en avant le rôle respectif des acteurs institutionnels, de la société civile et du marché dans ces processus de développement. Finalement, notre analyse discute la capacité de l'alimentation à constituer un enjeu intégrateur des différents enjeux territoriaux et questionne la pertinence de l'échelle locale pour hâter cette intégration. Par ailleurs, l'absence relative des acteurs du marché dans les deux initiatives étudiées interroge les limites de cette capacité d'intégration des enjeux locaux à travers l'alimentation. Ce dernier point renforce la nécessité d'une réflexion sur la coordination des différents acteurs privés et publics autour des projets de développement territorial ayant une entrée par l'alimentation.