Rôle protecteur de la forêt sur la ressource en eau et les écosystèmes situés à l'aval - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2020

Protective role of the forest on water resources and downstream ecosystems

Rôle protecteur de la forêt sur la ressource en eau et les écosystèmes situés à l'aval

Résumé

Différents éléments climatiques extrêmes (dégâts de gel, plusieurs dégâts de tempête etc...).intervenus au cours des dernières décennies ont occasionné des dégâts importants qui interrogent sur la durabilité du massif forestier landais (forêts de pin maritime) et des pratiques forestières qui y sont mises en oeuvre. En particulier, des dégâts très importants occasionnés la tempête Klaus en 2009, qui a ravagé en grande partie le massif forestier des landes de Gascogne, ont pu faire douter les propriétaires et exploitants forestiers sur l'intérêt à ré-investir pour la remise en état de ce massif forestier. Malgré ces incertitudes et doutes, beaucoup de replantations ont été faites et le massif est aujourd'hui à peu près reconstitué. La série des Colloques Klaus, initiée l'année suivant cette tempête majeure, fête cette année ses 10 ans d'existence, le fil conducteur choisi pour cette journée étant relatif au thème « La forêt et l'Eau ». Cette thématique générale englobe de nombreux aspects, certains ayant trait à l'aménagement historique et actuel de l'espace, d'autres à des aspects quantitatifs liés à cette ressource, d'autres enfin à des aspects qualitatifs sur la ressource en eau. L'exposé présenté avait pour but de résumer la connaissance acquise entre les années 1995 et 2010 par INRAE (ex-Irstea, ex-Cemagref) sur les relations entre l'occupation du sol (incluant la prise en compte des pratiques humaines siégeant sur cet espace vulnérable) et la qualité des eaux dans les hydrosystèmes du massif sableux Aquitain. Ces études menées sur 2 bassins versants expérimentaux instrumentés ont procédé par approches comparatives de mesure de la qualité des eaux écoulées entre un bassin versant à couverture forestière quasi-totale (le Tagon, 33) et un autre à couverture plus mixte (le Grand Arriou, 40, qui présente une partie de sa sole en maïsiculture intensive irriguée). Ces dispositifs de terrain ont permis d'établir des standards interannuels de production de nutriments par hectare en fonction de l'occupation du sol. Il a été mis en évidence une production annuelle de nitrates et d'azote minéral, toutes formes confondues, de l'ordre de 100 fois plus importante à l'hectare de maïs irrigué par rapport à l'ha de forêt de pin des landes. La tendance est similaire pour la production d'orthophosphates, nutriment la plupart du temps responsable des manifestations d'eutrophisation dans les hydrosystèmes d'eau douce. Cependant, dans ce contexte sableux, les flux générés en fonction de l'occupation du sol s'adsorbent rapidement sur les oxydes de fer, devenant non-biodisponibles pour l'écosystème aquatique. Pour l'azote organique, le différentiel généré entre les 2 types d'occupations du sol est plus réduit, représentant seulement 3 fois plus de flux à l'ha d'agriculture irriguée par rapport à l'ha de pin maritime. Il faut rajouter que l'azote organique d'origine forestière est très peu biodisponible et n'entraîne pratiquement aucun impact biologique sur les hydrosystèmes situés à l'aval. Enfin, il convient de garder en tête que la réduction de différentiel observée est directement sous influence de l'appauvrissement du stock en carbone organique du sol sous culture, qui devient très faible après quelques décennies de travail du sol, ce qui pose question vis-à-vis de l'aspect durable de ce mode d'exploitation intensive. Sur la base de ces résultats, l'impact de l'occupation des sols à l'échelle des tributaires du bassin d'Arcachon a pu être quantifié, et il apparaît que c'est la proportion importante de forêt de pin à l'échelle de cet espace (78%) et le maintien d'une sole réduite en agriculture intensive (de l'ordre de 11 à 12%) qui offre la meilleure garantie de bon fonctionnement durable de l'écosystème du Bassin d'Arcachon, sans risque accru d'eutrophisation. Au bilan, cette étude a bien permis de mettre en évidence le rôle protecteur exercé par la forêt sur la qualité de l'eau et sur le bon fonctionnement des hydrosystèmes situés à l'aval, dont le Bassin d'Arcachon.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02610150 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

François Delmas. Rôle protecteur de la forêt sur la ressource en eau et les écosystèmes situés à l'aval. Tempête Klaus : la forêt et l'eau, Jan 2020, Marquèze, France. pp.15. ⟨hal-02610150⟩
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