D. François and M. Danilo, , p.187, 1996.

M. Aurélie and . Le, types, le rapport aux parents peut être fondé soit sur une relation hiérarchique, Actes du colloque international Enfance & Cultures : regards des sciences humaines et sociales, AISLF, Université Paris Descartes, 9 es Journées de sociologie de l'enfance, 2010.

, Les entretiens menés dans les familles ont permis de mettre au jour différents types de relations parents-adolescents. Par exemple Julie, dont on a parlé plus haut, est dans un contexte familial que l'on pourrait qualifi er de fusionnel. Elle vit seule avec sa mère pour qui Julie représente tout : c

C. Mme, Quand tu étais petite c'est pareil hein, quand tu étais petite, y avait que toi qui voilà hein. Enq. : Qui comptait ? -Ah oui, oui, oui. Oui parce que je l'ai vraiment voulue, désirée, donc quand elle est arrivée, 2011.

, Elle n'a pas refait sa vie : l'entretien laisse penser qu'elle ne s'est jamais remise en couple. Elle s'est donc consacrée entièrement à sa fi lle et s'est centrée sur cette vie à deux, mère-fi lle. Mme C. vit à travers sa fi lle, en plaçant tous ses espoirs de réussite sociale en elle. Elle cuisine à Julie ce dont elle a envie -au moment de ma venue, raclette tous les soirs -et passe des heures à l'écouter. De fait, Julie lui a parlé du « projet alimentation ». Elle se positionne même en donneuse de leçon, et pendant l'entretien, j'ai assisté à un cours sur les glucides fait par Julie : sa mère l'écoute quasi religieusement. Le rapport est donc inversé : c'est Julie qui enseigne à sa mère, qui éduque sa mère sur l'alimentation. Et c'est bien parce que la mère accepte ce renversement des hiérarchies que cette éducation ascendante est possible. Mme C. : « Les fruits, y a moins de calories ? Julie : Non c'est des kilo Joules, 2001.

, un calcul qui se fait ? -Ben oui, par exemple, y a un tableau et y a marqué valeur nutritionnelle moyenne, et faut regarder là dedans, après y a la valeur énergétique

, Les fruits n'ont rien à voir avec les gâteaux

, Non c'est des vitamines. » (Extrait de l'entretien avec Julie, 2011.

, Julie dispose d'un espace de parole, d'une écoute attentive : sa mère vit seule et Julie n'a pas de frères et soeurs, sa seule interlocutrice est donc une adulte. Elle est ainsi habituée à discuter avec sa mère -l'on pourrait dire d'adulte à adulte -de ses journées, de ses cours, d'autant plus que l'école revêt une importance particulière pour la mère

, Sa mère est partie l'été précédent au Portugal, sans prévoir une réorganisation de la vie familiale. Le père de Nathan se retrouve donc à devoir s'occuper seul de ses quatre enfants, qui rencontrent tous des problèmes (chômage pour le fi ls aîné, séparation avec un enfant à charge pour la fi lle aînée, fugue pour la fi lle cadette

S. François-de, S. De-la-famille-contemporaine, and A. Colin, , p.89, 2009.

S. François-de, Le temps dédié à l'écoute de Nathan est de ce fait très restreint. Il délègue ses responsabilités à des instances extérieures. Sa relation à son fi ls apparaît donc comme très distendue : il ne lui fait pas confi ance et n'arrive pas à régler les problèmes par lui-même. Le père me confi e qu'il pense que son fi ls lui vole de l'argent. Et pour solutionner les problèmes de son fi ls, il est obligé de faire appel à une personne extérieure : un juge pour enfants qui l'oriente vers une éducatrice spécialisée. « Ou il me ramène des trucs qui sont pas à moi, que j'ai pas achetés. Alors je m'inquiète. Je me dis c'est à qui, il me dit on me les a donnés, je fais ah non on te les donne pas comme ça, donc va rapporter, alors on sait pas si c'est rapporté, on sait pas. Donc voilà ce que j'ai parlé au juge, bon, je sais pas, Le parcours de vie de M. P. est donc complètement bouleversé par le départ de sa femme, p.19, 2011.

, Il est pratiquement livré à lui-même. Il n'a donc pas le loisir de raconter sa journée de cours, d'autant plus que ni lui ni son père n'y portent grand intérêt. Nathan ne lui raconte quasiment jamais ce qu'il fait en cours, et n'a donc pas parlé du « projet alimentation » à son père. Enq. : « Votre enfant vous raconte son cours sur l'alimentation au collège et cherche à vous donner des conseils ? M. P : Alors ça non. C'est même pas arrivé. C'est même pas arrivé une seule fois. -Est-ce que par exemple vous savez que cette année il a un projet sur l'alimentation dans sa classe ? -Non. -Il vous parle pas... de ses cours ? -Non. -Non pas du tout ? -Non. C'est pas un gosse à me dire, 2011.

, Il ne peut pas jouer l'intermédiaire entre l'école et la famille, ainsi que le souhaiteraient les promoteurs du « projet alimentation ». Un certain nombre de facteurs semblent donc jouer sur la diffusion potentielle par les adolescents de messages « PNNS » dans leur famille : l'histoire familiale, la situation familiale

, Il lui faut être suffi samment indépendant du groupe de pairs pour ne pas chercher à se conformer à ce que nous pourrions appeler « la culture McDo ». Il lui faut un espace de parole dans sa famille, lui permettant d'être écouté et reconnu comme une source d'information digne d'intérêt. Il apparaît que toutes ces conditions dépendent du processus de maturation de l'adolescent, mais aussi de son histoire et de sa situation familiale. La 5 e est une année charnière, pendant laquelle les élèves se cherchent, construisent leur identité, et la mise en place d'un tel projet dans leur classe n'est pas sans effet sur eux. Ils peuvent s'en servir en le détournant pour affi rmer leur appartenance à la culture adolescente ou au contraire s'y intéresser et en faire part à leur famille. Dans la possibilité d'une diffusion de ces messages dans la famille, le rôle de l'histoire de vie des parents et de la situation familiale n'est pas à négliger. Dans les deux familles exposées en exemple, une famille monoparentale, plusieurs conditions doivent être réunies. Il lui faut être réceptif à ce qui est dit à l'école, par les enseignants ou les autres adultes du collège (l'infi rmière)