When genetic markers contradict historical hypotheses: an unexpected Cypriot origin for the invasive seed chalcid Megastigmus schimitscheki.
Quand les marqueurs génétiques contredisent les hypothèses historiques : l'origine chypriote inattendue du chalcidien des graines invasif Megastigmus schimitscheki
Résumé
Data and results presented in the present paper come from the original article: Auger-Rozenberg M.-A., Boivin T., Magnoux E., Courtin C., Roques A., Kerdelhué C., 2012. Inferences on population history of a seed chalcid wasp: invasion success despite a severe founder effect from an unexpected source population. Molecular Ecology, 21 (24), 6086-6103. Most invasive species established in Europe originate from either Asia or North America, but little is currently known about the potential of the Anatolian Peninsula (Asia Minor) and/or the Near East to constitute invasion sources. Mediterranean forests are generally fragile ecosystems that can be threatened by invasive organisms coming from different regions of the Mediterranean Basin, but for which historical data are difficult to gather and the phylogeographic patterns are still poorly understood for most terrestrial organisms. In this study, we characterized the genetic structure of Megastigmus schimitscheki, an invasive seed-feeding insect species originating from the Near East, and elucidated its invasion route in South-eastern France in the mid uggested that the invasive populations originated from Turkey. To disentangle the evolutionary history of this introduction, we gathered samples from the main native regions (Taurus Mountains in Turkey, Lebanon and Cyprus) and from the invaded range, that we genotyped using five microsatellite markers and for which we sequenced the mitochondrial Cytochrome Oxidase I gene. We proposed a detailed phylogeographic pattern for the Near East populations, and we unambiguously showed that the French invasive populations originated from Cyprus, thereby contradicting the historical data. Interestingly, we could show that the introduced populations were founded from an extremely restricted number of individuals.
A l’heure actuelle, la majorité des espèces d’insectes invasifs présents en Europe, proviennent soit d’Asie soit d’Amérique du Nord. On connait peu de choses sur les risques d’invasion en provenance d’Asie Mineure et du Proche-Orient. Les écosystèmes forestiers méditerranéens peuvent être la cible d’invasions originaires de tout le Bassin Méditerranéen mais peu de données historiques sont accessibles, et il n’existe pas beaucoup d’études phylogéographiques sur les organismes terrestres présents dans ces régions. Dans notre étude, nous avons analysé la structure génétique du chalcidien des graines de cèdres, Megastigmus schimitscheki, dans sa zone d’origine (Turquie, Liban et Chypre) et dans le sud-est de la France où il a été accidentellement introduit dans les années 90, et nous avons cherché à inférer les routes d’invasions. Pour cela, nous avons séquençé un fragment d’ADN mitochondrial et génotypé des populations des différentes zones à l’aide de cinq marqueurs microsatellites. Comme la plupart des cèdres plantés en France sont issus de graines importées de Turquie, l’hypothèse la plus plausible était que ce ravageur ait été importé en France avec des lots de graines turques. Les résultats obtenus nous ont permis de déterminer la structuration de l’insecte dans son aire native et de montrer sans ambigüité que les populations envahissantes proviennent de Chypre, ce qui contredit les données historiques. Cette invasion a de plus eu lieu à partir d’un nombre très réduit d’insectes fondateurs.