Les connaissances sur les besoins nutritionnels des veaux de boucherie ont peu évolué depuis la parution des références formulées par Toullec (1988). Ces dernières ont été élaborées à partir de travaux antérieurs et définissent les besoins en protéines digestibles apparentes et en énergie métabolisable selon le poids du veau, son niveau d’ingestion et le gain de poids souhaité. Des travaux effectués au cours de la dernière décennie ont permis de confirmer en partie les équations de prédiction de Toullec (1988) mais quelques aspects ont été nuancés, notamment dans l’estimation de l’efficacité de rétention des protéines alimentaires, qui ne peut plus être considérée comme constante dès lors que l’on s’intéresse à des animaux d’un poids vif élevé mais plutôt comme une fonction décroissante de l’âge (ou du poids vif). Finalement, l’expression indépendante des besoins protéiques et énergétiques nécessiterait d’être complétée par un critère synthétique : le rapport entre les concentrations en protéines digestibles apparentes et en énergie métabolisable. Ces aspects ne sont que faiblement documentés, surtout lorsque les animaux sont lourds : il existe en effet très peu de références concernant les besoins ou les réponses de croissance des veaux de plus de 150 kg ; de surcroît, les génotypes ont évolué et de nouvelles techniques d’élevage se sont développées (apport d’aliment solide, élevage en groupe), qui montrent la nécessité de remise à jour de ces références.