Plantes, parasites et pathologistes : de la compréhension des interactions à la gestion durable des résistances
Résumé
La résistance des plantes aux bioagresseurs, trait génétiquement héritable et donc sélectionnable, fait depuis plusieurs décennies l’objet de recherches approfondies. Si les progrès sont évidents sur le plan de la connaissance – clonage de gènes de résistance et de facteurs d’avirulence, transformation génétique, sélection assistée par marqueurs, construction d’idéotypes variétaux, etc. –, ils se traduisent trop rarement par la mise en oeuvre de solutions concrètes sur le terrain. A partir d’une étude de cas sur le mildiou de la pomme de terre, cet article analyse trois éléments clés expliquant ce décalage : 1) la connaissance acquise sur les possibilités d’intégration des plantes résistantes dans des systèmes de protection intégrée reste insuffisante ; 2) les résistances disponibles correspondent mal aux attentes des utilisateurs ; 3) la communication sur les possibilités d’emploi des résistances ne cible pas les véritables décideurs. De cette analyse découlent des propositions pour réconcilier agendas de recherche et exploitation durable des résistances.