Les débuts de carrière des docteurs en sciences de la vie se caractérisent par l'importance des emplois temporaires. Tandis que la plupart des jeunes diplômés souhaitent obtenir un travail dans le domaine académique français (qui leur garantit, entre autres, un emploi de vie), peu d'entre eux parviennent à atteindre cet objectif dès leur diplôme obtenu et la majorité doit patienter avant de trouver un emploi stable. Si l'emploi n'est pas obtenu immédiatement après la sortie de formation, le jeune docteur peut soit accepter des contrats de recherche à durée déterminée (dans la plupart des cas dans un laboratoire public français) soit entrer dans un stage post-doctoral (emploi temporaire de recherche dans un pays étranger). L'objectif de cet article est de déterminer si ces choix ont des implications différentes sur la carrière des jeunes chercheurs. Les auteurs discutent tout d'abord d'un point de vue théorique les implications du choix d'un stage post-doctoral plutôt que d'un emploi à durée déterminée dans la recherche. Puis, ils utilisent un modèle à durée déterminée afin d'observer la vitesse d'accès à l'emploi académique compte tenu de ce choix, mais aussi après avoir traité des problèmes de biais de sélection relatif à l'une ou l'autre des issues. L'analyse est menée sur les carrières de 800 jeunes diplômés de doctorat en science de la vie. Les résultats montrent que la probabilité d'intégrer un emploi stable (dans le public comme dans le privé) pour un jeune docteur, est plus élevée si celui-ci a réalisé un stage post-doctoral auparavant. Cependant, réaliser une carrière dans le privé pour un docteur est un choix de long terme qui se prépare le plus souvent en partenariat avec une firme.