L'Union européenne, liée par les accords OMC, doit faire passer ses importations de bananes sous un régime de protection par les droits de douanes seulement. Il ne s'agit pas de changer le niveau de protection offert aux pays de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), mais la méthode. On propose une évaluation des conséquences sur les courants d'échange de ce régime "droits seulement", à partir des simulations effectuées sur un modèle d'équilibre partiel dynamique du marché mondial de la banane, la période 2002-2003 étant prise comme référence. Les résultats montrent qu'il faudrait fixer le tarif extérieur autour de 250 euros la tonne pour maintenir en 2008 la structure des importations qui prévalait en 2003. Un niveau de protection plus bas aboutirait à augmenter les importations totales de bananes par l'Union européenne, au profit des pays non ACP et au détriment des pays ACP. Inversement, un tarif plus élevé diminuerait les importations de bananes en provenance des non ACP et augmenterait celles en provenance des pays ACP. Dans cette hypothèse, l'accroissement des importations en provenance des ACP bénéficierait principalement aux deux principaux fournisseurs d'Afrique de l'Ouest, le Cameroun et la Côte d'Ivoire, qui sont plus compétitifs et dont l'élasticité de l'offre par rapport au prix est plus grande que pour ceux des Caraïbes.