Le rôle historique de la recherche agronomique a été d'intégrer dans le système capitaliste des paysans producteurs indépendants et de les soumettre. Elle a adapté le vivant aux grandes innovations industrielles : machinisme agricole, engrais synthétiques, chimie naturicide ; le succès de ces innovations dépend de la façon dont les êtres vivants y réagissent. Cette recherche s'est donc organisée autour des départements de génétique et d'amélioration des plantes et des animaux. Elle était "publique" parce que le vivant n'était pas appropriable. Dans la mesure où le vivant est maintenant en train de devenir une marchandise immensément profitable et où la paysannerie est éradiquée, sa tâche historique est terminée. Depuis une vingtaine d'années, les Directions successives tentent de résorber la crise en mettant la recherche, au nom de la "Science" et de la guerre économique, directement au service des multinationales. Pourtant une autre tâche historique et scientifique est possible : aller vers une agriculture "plus autonome", ce qu'avait vu un ancien Président Directeur Général de l'INRA.