Une étude de l’influence du champignon pathogène Cercosporella herpotrichoides Fron, agent du piétinverse, sur le métabolisme respiratoire des tissus infectés a été effectuée en utilisant diverses Triticinées sensibles ou résistantes à la maladie. Le matériel expérimental comportait deux variétés de blé tendre (Triticum aestivum L.), « Moisson » et « Cappelle », sensibles à la maladie, une lignée résistante « VPM» (Aegilops ventricosa x Triticum persicum) x Marne3, ainsi qu’une lignée « Vent 11» d’Aegilops ventricosa Tausch. très résistante au piétin-verse. Les parties infectées de plantules âgées de 9 semaines ont été prélevées 8 semaines après l’infection. La respiration du champignon a été également mesurée. Dans toutes les lignées, indépendamment de leur caractère de sensibilité ou de résistance, les teneurs des tissus en eau et en azote protéique sont extrêmement voisines. Par contre, quel que soit le critère de référence retenu (matière fraîche, matière sèche, azote protéique), l’intensité respiratoire des lignées résistantes est légèrement supérieure à celle des lignées sensibles. En présence du pathogène, dans toutes les lignées, on observe une faible augmentation des teneurs en eau, alors que les teneurs en azote protéique demeurent pratiquement constantes. La respiration des variétés résistantes est nettement inhibée en présence de l’agent pathogène, alors que celle des variétés sensibles n’est que très peu inhibée (« Moisson ») ou même légèrement stimulée (« Cappelle »). Ces résultats ont été interprétés par comparaison avec les modifications cytologiques et ultrastructurales induites dans les tissus par la présence du champignon.