Dans un contexte de changement climatique, la conception de prairies diversifiées contribuera entre autre à maximiser leur résilience face aux événements de sécheresse. Pour mener à bien cet axe de recherche, il est nécessaire de disposer d’un équipement qui permet d’étudier les prairies semées dans les conditions expérimentales les plus proches de celles au champ, tout en contrôlant des facteurs d’influences, et plus précisément l’eau. En 2015, l’unité de recherche P3F s’est alors orientée vers SICLEX ou SImulateur de CLimat EXtrême, qui permet de maîtriser les précipitations. A l’issue des travaux d’infrastructure réalisés par les sociétés CMF et MECA 3D, l’abri motorisé SICLEX, livré en Septembre 2017, n’avait que 2 modes de fonctionnement (manu et semi-automatique) nécessitant l’intervention d’un opérateur pour le déplacer. L’URP3F a donc développé en interne et par étapes les automatismes et les chaînes d’acquisition pour rendre cet abri entièrement autonome. Un automate programmable industriel couplé à un mât de mesure météo (détection de pluie, vitesse et direction du vent) ont été implantés sur l’abri mobile pour en asservir sa position en local. Un PC de supervision a été installé sur le site. Il sert d’interface pour communiquer en liaison radio avec l’automate de l’abri mobile, contrôler le dispositif à distance et transférer automatiquement les données sur un serveur. Surtout, il dispose d’une IHM « SICLEX Studio » programmée avec Python et Qt, qui en plus des fonctions de paramétrage et de pilotage des organes de l’abri mobile, propose un synoptique pour visualiser l’état des variables du système et les valeurs des données météorologiques. Pour optimiser l’interception des précipitations, le programme anticipe le positionnement de l’abri au plus juste sur la parcelle d’expérimentation à partir d’une carte radar des précipitations instantanées et de la vitesse et de la direction moyenne du vent. Quand il ne pleut pas, l’abri se déplace au cours de la journée sur la parcelle de garage puisque sa position est asservie aux coordonnées solaires pour minimiser les ombres portées sur la culture. Le site a été instrumenté avec un mât de 10m équipé de capteurs météo (détection de précipitations, pluviométrie, T°, vent, rayonnement, etc.) et d’une caméra pour contrôler à distance le dispositif. Les quantités d’eau sont apportées via 4 lignes d’irrigation indépendantes équipées : soit de sprinklers, soit d’asperseurs inversés installés sur la structure de l’abri, soit de goutte à goutte. Le pilotage et le comptage sont gérés depuis l’IHM en liaison radio. Des stations micro-météorologiques sont installées sur les parcelles pour en caractériser les paramètres climatiques. Ces stations seront évolutives en fonction des expérimentations. Après des tests à vide réussis, une expérimentation a débuté en Septembre 2018 pour évaluer la productivité du dactyle aggloméré, utilisé en pur ou association dans les prairies semées.