Introduction et but de l’étude: La consommation de produits alimentaires ultra-transformés a considérablement augmenté dans les dernières décennies, de façon concomitante à l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité dans les pays occidentaux. Plusieurs études ont montré une association entre la consommation individuelle de produits ultra-transformés et la santé, au rang desquels le surpoids et l’obésité. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association prospective entre la consommation individuelle d’aliments ultra-transformés et la survenue de surpoids et d’obésité dans la cohorte française NutriNet-Santé Matériel et méthodes: Les participants à la cohorte NutriNet-santé (N=57.468), ne présentant pas d’obésité ou de surpoids lors de leur inclusion et pour lesquels au moins trois enregistrement de 24h étaient disponibles étaient éligibles pour cette étude. La consommation de produit ultra-transformés était évaluée par l’identification des produits consommés répondant à la définition d’un produit ultra-transformé selon la classification NOVA. La proportion (en poids) d’aliments ultra-transformés consommés était calculée pour chaque sujet. La survenue d’obésité (et de surpoids) était évaluée chaque année par des questionnaires auto-administrés par Internet. L’association prospective entre consommation de produits ultra-transformés (en quartiles) et survenue d’obésité (et de surpoids, obésité incluse) étaient analysée par régression de Cox multivariée. Une stratification des analyses a été réalisée selon la qualité nutritionnelle globale de l’alimentation, mesurée par le score d’adéquation aux recommandations du PNNS (score mPNNS-GS). Résultats et Analyse statistique : A l’inclusion, les participants ayant la plus forte consommation de produits ultra-transformés (quartile 4) avaient en moyenne une alimentation de moindre qualité nutritionnelle comparés aux participants ayant les consommations les moins élevées (quartile 1). Ils avaient des apports plus élevés en énergie, sucres, acides gras saturés et des apports plus faibles en vitamines et en minéraux. Les participants dans le quartile 4 de consommation de produits ultra-transformés avaient un risque plus élevé de développer une obésité au cours du temps (HRQ4 vs Q1: 1.24; 95% CI: 1.09, 1.41, P<0.001) ou un surpoids (HRQ4 vs Q1: 1.26; 95% CI:1.16, 1.37). Les résultats après stratification sur la qualité nutritionnelle globale de l’alimentation montraient une atténuation du risque d’obésité pour les sujets ayant une meilleure adéquation aux recommandations du PNNS (tertile 3 du mPNNS-GS) : HRQ4 vs Q1: 1.26; 95% CI: 1.00, 1.58 dans le tertile 1 du mPNNS-GS et HRQ4 vs Q1: 1.13; 95% CI: 0.92, 1.40 dans le tertile 3, P d’interaction 0.53). Conclusion: Ces résultats montrent une augmentation du risque d’obésité et de surpoids associé à la consommation d’aliments ultra-transformés, partiellement expliquée par une moins bonne qualité de l’alimentation.