Une envahissante dans le paysage : cas de l’ambroisie à feuilles d’armoise - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Poster De Conférence Année : 2014

Une envahissante dans le paysage : cas de l’ambroisie à feuilles d’armoise

Bruno B. Chauvel

Résumé

L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) est une espèce annuelle envahissante introduite en France à la fin du XIXe siècle. Plante rudérale, tolérante à de nombreux stress, l’ambroisie se développe essentiellement dans les habitats perturbés. Les principaux milieux occupés sont les parcelles agricoles, les bords de route et les zones perturbées par les activités anthropiques (jachères industrielles, zone de dépôt de matériaux …). Les berges de rivière constituent le seul habitat naturel dans lequel l’ambroisie peut former d’importantes populations. La semence d’ambroisie n’a pas de structure particulière favorisant son invasion. Trop lourde pour être dispersée par le vent, sa dispersion est liée aux activités humaines (transport de matériaux, semences cultivées, machines agricoles …). La plante progresse le long des routes par entraînement des semences par les véhicules (Chauvel et al. 2013) et le long des cours d’eau par flottaison. La présence de la plante en France n’est pas uniforme et dans un territoire donné, l’occupation du paysage peut varier en fonction de nombreux facteurs : vecteur de dispersion primaire, climat ou système de culture majoritaire. L’occupation du territoire peut évoluer au cours du temps sous l’action de facteurs anthropiques mais aussi plus récemment sous l’effet du changement climatique qui permet l’occupation de nouvelles zones. En France, tout d’abord limitée aux parcelles agricoles, la plante a ensuite diffusé dans d’autres compartiments du territoire dont les voies de communication (Chauvel et al., 2006). Des schémas inverses ont été observés dans d’autres pays (Essl et al., 2009). A une échelle plus locale, l’occupation du paysage dépend du vecteur d’introduction initial qui déterminera les premiers compartiments occupés. Les modes de diffusion restent encore très mal connus. Une meilleure identification de l’occupation des différents compartiments du paysage par l’ambroisie est nécessaire pour améliorer sa gestion. Ces connaissances doivent permettre d’identifier les habitats susceptibles d’accueillir la plante qui seront ensuite source de diffusion des semences vers les autres milieux. D’un point de vue plus théorique, une analyse à l’aide d’outils moléculaire permettra de répondre à différentes questions : structuration génétique des groupes de plantes présentes dans un paysage donné, flux de gènes, historiques d’occupation des territoires. Références : Chauvel B, Dessaint F, Cardinal-Legrand C, Bretagnolle F (2006) The historical spread of Ambrosia artemisiifolia L. in France from herbarium records. Journal of Biogeography 33: 665–673 Chauvel B, Hanse H, Martinez Q, Cuénot E (2013) L’ambroisie le long des voies de communication : le problème des bords de route. AFPP – 3e Conférence sur l’entretien des espaces verts, jardins, gazons, forêts, zones aquatiques et autres zones non agricoles, Toulouse (France) – 15, 16 et 17 octobre 2013: 617–626 Essl F, Dullinger S, Kleinbauer I (2009) Changes in the spatio-temporal patterns and habitat preferences of Ambrosia artemisiifolia during its invasion of Austria. Preslia 81: 119–133
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02741649 , version 1 (03-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02741649 , version 1
  • PRODINRA : 276886

Citer

Bruno B. Chauvel, Quentin Q. Martinez. Une envahissante dans le paysage : cas de l’ambroisie à feuilles d’armoise. 7. Journées Françaises de l'Ecologie du Paysage (IALE), Oct 2014, Dijon, France. 61 p., 2014. ⟨hal-02741649⟩
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