The Mediterranean sheep and goat sectors between constants and changes over the last decade. Future challenges and prospects
Les secteurs ovins caprins en Méditerranée au cours de la dernière décennie entre invariants et mutations: défis et perspectives d’avenirs
Résumé
The overview of the sheep and goat sectors around the Mediterranean Basin shows permanent and common traits and these sectors have always a peculiar importance. But drastic changes have been observed for the last decade with a decreasing share of sheep and goat meat supply with new trends in marketing. The sheep and goat milks play always a significant role in the region but with changes in the demand of consumers and a growing demand for goat milk products. But the future of these sectors cannot be explored only through the markets and the consumers’ behaviours which have to be connected to the farmers’ decision processes and the social and economic situation of the hinterlands. The pastoral components of the production systems appear to be a good lever to prospect their futures. The remuneration of ecosystemic services (to prevent fire, protect bio-diversity, and preserve landscapes, for instance), the enhancement of agro-ecological characteristics of pastoral systems and products (based on local breeds, use of natural feeding resources, local marketing on short chains...), the certification and labelling of pastoral products in relation to the other activities of the territories are all possible ways to improve the value chains of sheep and goats. In all cases, the improvement of the information systems for these pastoral sectors, the reorganization of training programs and implementation of more efficient extension services is necessary to concretize these outlooks and depends of the internal dynamics, choices and balances of powers within each territory.
Un balayage de la situation des secteurs ovins et caprins dans le bassin méditerranéen montre qu’ils y ont toujours une importance particulière avec des traits communs et permanents. Mais des changements drastiques ont pu être observés lors de la dernière décennie avec une part décroissante des viandes de petits ruminants dans la consommation carnée et de nouvelles tendances en matière de marketing. Les laits de bre- bis et de chèvres jouent toujours un rôle important dans la région, mais avec des changements dans la demande des consommateurs et une demande croissante pour les produits à base de lait de chèvre. Mais l’analyse des marchés et du comportement des consommateurs ne suffit pas à appréhender l’avenir de ces secteurs dans la mesure où il dépend aussi des facteurs de décision des éleveurs et de la situation sociale et économique de chaque arrière-pays concerné. A cet égard, les composantes pastorales des systèmes de production ovins et caprins, qui constituent une de leurs spécificités, semblent être un bon levier pour appré- hender leurs perspectives futures. La rémunération des services éco systémiques qu’ils rendent (en termes de prévention des incendies, de préservation de la biodiversité, de protection des paysages, par exemple), l’amélioration des caractéristiques agro-écologiques des systèmes et des produits pastoraux (basée sur la valorisation de races locales, l’utilisation de ressources alimentaires naturelles, la commercialisation en cir- cuits courts,...), la certification et l’étiquetage des produits pastoraux en lien avec les autres activités des ter- ritoires sont toutes des voies possibles pour améliorer les chaînes de valeur des petits ruminants. Dans tous les cas, l’amélioration des systèmes d’information pour ces secteurs pastoraux, la réorganisation des pro- grammes de formation et la mise en œuvre des services de vulgarisation plus efficaces et généralisés sont nécessaires pour concrétiser ces perspectives. Leur mise en œuvre dépend des dynamiques internes, des choix et des rapports de force au sein de chaque territoire.