Depuis de nombreuses années, l’impact des pratiques anthropiques sur les processus microbiens ayant cours au niveau du sol est souvent déterminé par la mesure d’activités enzymatiques globales. Les enzymes considérées proviennent à la fois de la sécrétion exocellulaire et de la libération intracellulaire survenant lors de la lyse des cellules. Elles sont impliquées dans les processus globaux de respiration, dans les cycles biogéochimiques (C,N,P,S), et peuvent être modulées par de nombreux facteurs (occupation de sol, présence de contaminants chimiques…). De fait, elles constituent des indicateurs reconnus de la biodiversité fonctionnelle du sol (Nannipieri et al., 2003 ; Caldwell, 2005). L’objectif de cette étude est d’évaluer la réponse des activités Déshydrogénase, -Galactosidase, Arylsulfatase et Uréase dans différents contextes d’occupation des sols, d’apport d’amendements ou de contaminants chimiques, notamment afin de préciser leurs limites d’utilisation. Des sols très contrastés en texture, localisation et couverture ont été sélectionnés et prélevés dans les différents sites du programme « Bioindicateurs » de l’ADEME, et les quatre activités enzymatiques mesurées dans les 48 h. Les résultats ne montrent aucun effet significatif de l’apport d’amendement sur des sols de culture quelque soit l’activité considérée. En revanche, cette étude révèle un effet d’occupation du sol très significatif sur les quatre enzymes, avec des niveaux d’activités supérieurs en forêt par rapport aux cultures. L’effet polluant est également significatif pour les quatre activités, avec une diminution des activités arylsulfatase et -Galactosidase (qui dépend des polluants et de leurs concentrations), et une augmentation des activités Uréase et Déshydrogénase. Ces résultats mettent en évidence des effets différents des pressions anthropiques considérées sur les activités enzymatiques, et suggèrent la possibilité d’utiliser des profils d’activités comme indicateurs de fonctionnement du sol.