Le changement climatique va modifier profondément les enveloppes des aires climatiques de répartition des arbres forestiers. Pour faire face à ces changements brutaux à l’échelle d’une génération d’arbres, l’adaptation des ces organismes longévifs fera surtout appel à leur plasticité Le cambium des arbres met en place le xylème secondaire ou bois qui assure à la fois des fonctions de support, de stockage de réserves et de conduction de la sève brute. Les propriétés hydrauliques du bois, qui jouent notamment un rôle essentiel dans la résistance à la sécheresse, sont étroitement liées à son anatomie. Martinez-Meier et al. (2008) ont pu montrer, chez le douglas, un lien entre la densité du bois et la survie des arbres après la sécheresse de l’été 2003 : Il est donc possible d’associer une valeur adaptative aux propriétés du bois. C’est pourquoi l’analyse rétrospective de la réponse des arbres aux variations climatiques à travers l’étude des cernes successifs du bois est une approche prometteuse pour évaluer leur capacité d’adaptation. Dans ce contexte, nous avons estimé la plasticité phénotypique des arbres forestiers par des analyses de la densité du bois et du fonctionnement du cambium. Ces dernières reposent sur la comparaison des phénotypes d’une même entité génétique évaluée sur des sites différents (sec, mésophile ou humide) ou à des périodes contrastées au cours d’une année de végétation (printemps, été) ou entre années climatiques différentes (années sèches, humides). Le déterminisme de cette plasticité a également été étudié à partir d’analyses phénotypique, génétique et moléculaire.