Le Taupin violacé (Limoniscus violaceus) est une espèce saproxylique cryptique inféodée aux cavités basses des vieux arbres feuillus, caractéristiques des vieilles forêts européennes. Il représente un outil pertinent de conservation de la nature par son potentiel d’ « espèce parapluie », indicatrice de biodiversité. Il est inscrit en Annexe II de la directive européenne « Habitat ». Douze localités sont actuellement connues en France, soit l’un des plus grands nombres de sites recensés pour cette espèce dans un pays européen. Ces localités présentent des degrés de naturalité différents mais possèdent toutes une biodiversité remarquable. Parmi elles, trois se trouvent en Région Midi-Pyrénées : les sites de Cantegrel, la Panonnie et les Imbards dans le Lot (46), la forêt de Grésigne (81) et l’agro-système de Bertholène (12). Façonnées par les activités humaines, ces trois localités n’offrent pas la vision de vieilles forêts attendue. Pour autant, la continuité d’état boisé (présence d’arbres à cavités favorables pour l’espèce même durant les phases de défrichement et/ou d’exploitation les plus sévères) associé aux pratiques de gestion (taillis, têtard…) historiquement adoptées ont garanti le maintien d’habitats favorables à l’espèce dans le temps. Ces sites sont aujourd’hui caractérisés par une biodiversité entomologique extraordinaire d’intérêt communautaire (diversité d’espèces recensées, présence d’espèces remarquables tel le Pique-prune Osmoderma eremita à Bertholène par exemple). Sa conservation sera indissociable du maintien d’arbres pour L. violaceus, lesquels offrent une multitude de micro-habitats pour les organismes saproxyliques (insectes, champignons…) et forestiers (chiroptères, pics, rongeurs…).