La viticulture est actuellement le lieu d'intenses mutations : la notoriété des terroirs a tendance à évoluer, les hiérarchies socialement établies entre les appellations se voient ébranlées par la montée en puissance d'appellations plus modestes, voire par des références internationales. Cette montée en puissance a des effets d'autant plus importants sur la production française que les pays anglo-saxons ont adopté des classements des vins basés sur des critères différents des classements français. La compétition ne porte plus seulement sur les produits mais aussi sur les classements. L'auteur esquisse l'analyse de la répercussion de ces transformations sur l'espace viticole français. Il analyse deux régions dont le processus de valorisation est en voie de consolidation, contrairement à la Bourgogne ou au Bordelais qui bénéficient d'un prestige international : il s'agit du Languedoc-Roussillon et l'appellation Chinon dans le Val-de-Loire. L'auteur conclut en abordant les transformations survenues dans les pays du nouveau monde et celles de la demande qui composent, pour partie, les nouvelles contraintes et les possibilités structurales dans lesquelles doivent se mouvoir les producteurs et les organisations professionnelles. Sont alors mises en lumière les qualités sociales nécessaires aux producteurs pour s'imposer dans le nouveau jeu des classements.