Cette étude se propose de déterminer les effets d'un apport modéré en AGPI n-3 (12% des lipides ingérés, EPA ou DRA vs témoin), dans un modèle d'hypertension associée à une insulino-résistance, induite par un régime riche en fructose chez le rat. L'évolution des paramètres cardio-vasculaires a été suivie en continu (télémétrie implantée) pendant 35 jours. L'hyperinsulinémie et l'hypertriglycéridémie caractéristiques de ce modèle n'ont pas été affectés par les AGPI alimentaires. La régression linéaire individuelle sur les 35 jours tend à démontrer une moindre augmentation du rythme cardiaque, de la pression diastolique et de l'activité globale dans les groupes EPA et DHA, de jour comme de nuit. Les effets cardiaques sont confirmés par l'analyse de variance à la dernière semaine. La pression moyenne mesurée ponctuellement dans des conditions plus stressantes (plethysmographie) est significativement plus basse a la 5ème semaine chez les n-3 (132,5±1, 12 et 133,3±1,67) que chez les témoins (142,5±1, 12) vs 116,3±3,3 chez les non insulino-résistants. Les acides gras des phospholipides cardiaques ont ete largement influencés par l'apport en AGPI n-3 qui s'incorporent dans les membranes au détriment des AGPI n-6 chez tous les animaux. Une légère diminution du 18:2n-6, est cependant observée chez les rats insulino-résistants. Ces résultats indiquent un effet protecteur des AGPI n-3 dans l'évolution des paramètres cardia­ vasculaires associée à l'insulinorésistance, plus marqué au niveau de la relation cœur-DHA.