Bilisse : peut-être un peu trop différents pour être comparables ?
Résumé
Dans une partie du projet Bilisse, un même dispositif d’observation de la biodiversité fondé sur un échantillonnage similaire de lisières a été imaginé pour être mis en place dans 3 régions correspondant aux terrains habituels de recherche des 3 équipes impliquées. L’objectif de cette convergence était d’élargir la généricité des réponses observées et couvrir une plus grande amplitude de variabilité des situations, tout en restant dans un domaine biogéographique relativement comparable. L’objet d’étude étant les lisières, nous avions identifié deux facteurs à faire varier qui pourraient s’appliquer à nos trois sites d’étude : le niveau de perturbation (verger vs colza, prairie vs colza, pare-feux labourés vs lisières littorales « naturelles ») et la forme générale de la lisière (abrupt versus étagée). L’analyse des données s’est basée sur des mesures de dissimilarité entre la lisière et les milieux adjacents pour s’affranchir des différences entre terme de richesses, de cortège d’espèces entre les sites. Malgré ces précautions méthodologiques, il est rapidement apparu que le contraste entre les régions, mais aussi entre les attendus des équipes, impliquaient une variabilité plus grande que celle recherchée. Par ailleurs, dans les 3 sites, il a parfois été difficile de trouver des situations correspondant aux exigences qui avaient été définies, et enfin, les caractéristiques locales ont parfois conduit à des adaptations des protocoles. Ces problèmes, difficilement contournables du fait de la saisonnalité et de l’impossibilité de renouveler les observations, imposent de revoir les ambitions des analyses de données et de les adapter. On retiendra de cette expérience d’approche comparative qu’elle ne peut pas aisément s’appliquer à des situations trop contrastées et nécessite un long travail préalable de standardisation des protocoles et de pré-sélection de sites candidats.