Le projet Oscar : prendre en compte l'hétérogénéité spatiale du paysage pour comprendre les déterminants de la distribution du risque lié aux maladies à tiques - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2016

Le projet Oscar : prendre en compte l'hétérogénéité spatiale du paysage pour comprendre les déterminants de la distribution du risque lié aux maladies à tiques

David Abrial
Alain Butet
Karen Mccoy
Valérie Noël
Valérie Poux

Résumé

Les tiques sont des vecteurs majeurs de maladies à la fois animales et humaines (la plupart étant zoonotiques) et dans l'hémisphère nord, elles sont considérées comme les vecteurs les plus importants en santé humaine en raison notamment de la maladie de lyme. Même si l'espèce la plus fréquente en Europe - Ixodes ricinus - est d'abord forestière en raison de l'hygrométrie importante qu'elle exige, on la retrouve cependant dans d'autres biotopes (bordures de prairies, haies, landes...) où elle exploite une grande diversité d'hôtes à la fois dans la faune sauvage (rongeurs, cervidés...) et domestique (bovins, ovins...), qui sont éventuellement des réservoirs d'agents pathogènes. En raison de l'hétérogénéité spatiale de ces différents milieux à l'échelle du paysage, on ne peut pas comprendre la propagation dans l'espace et dans le temps de ces maladies au sein des agro-écosystèmes sans prendre en compte la répartition de ces biotopes ainsi que la distribution et les mouvements des animaux. Le projet OSCAR (Outil de Simulation Cartographique à l'échelle du paysage Agricole du Risque acarologique ; ANR Agrobiosphère, 2012-2016) a pour objectif d'analyser la distribution observée du risque acarologique (défini comme le produit de la densité de tiques par la prévalence des agents pathogènes au sein des tiques), de mieux comprendre la dynamique spatio-temporelle des populations de tiques et d'établir des cartes prédictives du risque acarologique basées sur des scénarios de changement de structure du paysage. Il implique 5 laboratoires (2 du DSA, 1 d'EFPA et 2 du CNRS), qui ont participé aux travaux de collecte d'informations (présence d'animaux domestiques dans les parcelles, localisation de chevreuils équipés de colliers GPS, abondance des micromammifères estimée par piégeage, caractérisation des biotopes étudiés...) et de matériels biologiques (tiques, sangs...) dans 2 zones d'études (les zones Atelier Armorique et Vallons et Côteaux de Gascogne). Des travaux de biologie moléculaire ont permis de caractériser la variabilité génétique au sein des populations de tiques et de rechercher la présence de 3 agents pathogènes dans ces échantillons (Anaplasma phagocytophilum, Borrelia spp. et Babesia spp.). L'analyse des densités de tiques sur la végétation a montré de fortes variations à l'échelle du paysage (avec une absence de tiques en bordure de pâtures lorsque les haies sont trop réduites par exemple). Concernant l'abondance des micromammifères, nous avons observé qu'un réseau de haies et de bosquets plus dense est plus favorable aux mulots sylvestres, tandis que les campagnols roussâtres sont plus abondants dans les habitats boisés isolés. Les importantes fluctuations d'abondance interannuelles de ces rongeurs entraînent de fortes fluctuations des densités du stade nymphal des tiques sur la végétation une saison plus tard. Les prévalences (dans les tiques collectées sur la végétation) des 3 agents pathogènes étudiés se sont avérées faibles (2 à 5 %). Les prévalences d'A. phagocytophilum et de Babesia (B. venatorum et B. capreoli) dans les chevreuils se sont quant à elles révélées importantes (de 65 % à 85 %). L'analyse de la variabilité génétique d'A. phagocytophilum a montré l'existence de plusieurs clades génétiquement distants dont un plus particulièrement associé au chevreuil. Les analyses de génétique des populations des tiques à l'échelle du paysage ont révélé d'importants flux de gènes et une absence de structuration entre populations, suggérant une importante dispersion via les mouvements des hôtes. La dernière année du projet est consacrée à la réalisation d'un modèle spatialisé prenant de compte l'hétérogénéité du paysage afin de prédire les densités de tiques en fonction des différents éléments qui le composent et explorer ainsi par simulation comment la modification de la structure du paysage impactera les densités de tiques
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02800337 , version 1 (05-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02800337 , version 1
  • PRODINRA : 354093

Citer

Olivier Plantard, David Abrial, Albert Agoulon, Xavier Bailly, Suzanne Bastian, et al.. Le projet Oscar : prendre en compte l'hétérogénéité spatiale du paysage pour comprendre les déterminants de la distribution du risque lié aux maladies à tiques. 13. Journées d'Animation Scientifique du Département de Santé Animale (JAS), May 2016, Poitiers, France. ⟨hal-02800337⟩
65 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More