Agroécologie : 1. (sphère scientifique) ensemble disciplinaire alimenté par le croisement des sciences agronomiques (agronomie, zootechnie), de l’écologie appliquée aux agroécosystèmes et des sciences humaines et sociales (sociologie, économie, géographie) (Tomich et al., 2011). Elle s’adresse à différents niveaux d’organisation, de la parcelle à l’ensemble du système alimentaire. 2. (sphère production agricole) ensemble de pratiques agricoles dont la cohérence repose sur l’utilisation des processus écologiques et la valorisation de l’(agro)biodiversité. 3. (sens plus large se référant aussi à un mouvement social) dynamiques territoriales et acteurs sociaux portant les fondements d’une agriculture durable, écologiquement saine, économiquement viable et socialement juste (Wezel et Jauneau, 2011). Il s’agit de repenser l’ensemble des systèmes alimentaires afin de favoriser les transitions vers des systèmes évalués positivement du point de vue du développement durable.
L’ambition de l’agroécologie est d’une révision des modes de production qui repose sur l’utilisation des principes et concepts issus de l’écologie (Gliessman, 2007) afin de répondre à un double objectif. Le premier est d’optimiser leur productivité sur la base de concepts écologiques, tout en renforçant leur capacité de résilience face à de nouvelles incertitudes imposées par le changement climatique et la volatilité des prix agricoles et alimentaires. Le second consiste à maximiser les services écologiques susceptibles d’être fournis par les agrosystèmes et à en limiter les impacts négatifs, en particulier par une moindre dépendance aux ressources fossiles. Source : définition par les auteurs Christophe David, Alexander Wezel, Stéphane Bellon, Thierry Doré et Éric Malézieux, dans http://mots-agronomie.inra.fr
Assolement : 1. part des différentes cultures sur une unité spatiale donnée, telle que la surface agricole d’une exploitation donnée ; 2. distribution spatiale des cultures entre les différentes parcelles de ladite exploitation.
Azote réactif (Nr) : tous les composés azotés biologiquement, photochimiquement ou radiativement actifs dans l’atmosphère et la biosphère terrestre et aquatique. Nr inclut donc les formes de l’azote réduites (par exemple ammoniac [NH3] et ammonium [NH4+]) ou oxydées (par exemple oxyde d’azote [NOx], acide nitrique [HNO3], protoxyde d’azote [N2O], et nitrate [NO3–]) et les formes organiques (par exemple urée, amines, protéines et acides nucléiques).
Culture de rente[112] : plante semée, cultivée et utilisée au terme de son cycle de croissance (jusqu’à la maturité physiologique) pour être valorisée économiquement : ce sont en général ses parties aériennes (plante entière ou graines seules, ou graines et pailles séparément) qui font l’objet d’une transaction (vente ou échange) avec des tiers ou qui sont utilisées sur place en intrants d’un autre atelier de l’exploitation agricole (fourrage ou pâture ou graines ensilées pour l’atelier animal en général). Elle est cultivée :
soit seule, c’est-à-dire en culture pure (peuplement monospécifique) ;
soit dans une association de cultures, c’est-à-dire « la culture simultanée d’au moins deux espèces sur la même parcelle pendant une partie significative de leur développement » (Willey, 1979). Sont souvent associées une espèce de légumineuse à une graminée (exemples : pois-blé, pois-triticale, cultures fourragères de type méteil ou de type associations prairiales, etc.). L’association de cultures peut être arrangée de façon aléatoire dans la parcelle, ou spatialement en bande (strip intercropping), ou en relais (relay intercropping, c’est-à-dire avec des cycles très décalés) (Andrews et Kassams, 1976).
La finalité première d’une culture de rente est donc un service « d’approvisionnement » (alimentation), même si la plante peut aussi apporter des services « de support » et « de régulation » par ailleurs (voir services écosystémiques).
« Culture intermédiaire » ou couvert intermédiaire : implantation d’un couvert végétal pendant la période d’interculture, soit mono-espèce soit pluri-espèce (mélange d’espèces, incluant souvent une ou des espèces de légumineuses) avec l’objectif premier de couvrir et/ou enrichir le sol (ou autres services de support ou de régulation). Le couvert est en général détruit soit naturellement sous l’effet du gel (en choisissant des plantes gélives), soit par destruction chimique ou mécanique. En effet, il s’agit en général d’une plante à usage non marchand mais parfois certaines peuvent être utilisées (vente, méthanisation ou autre utilisation que celui d’apport de matière organique sur la parcelle par enfouissement). La finalité première de ces plantes est donc d’apporter un ou plusieurs services éco-systémiques « de support » ou/et de « de régulation », le service principalement visé étant la couverture du sol pendant la période d’interculture, ce qui peut aussi permettre de piéger l’azote minéral du sol (et éviter la lixiviation du nitrate). Dans ce dernier cas, on parle de Cipan (culture intermédiaire piège à nitrates) qui font l’objet d’une réglementation spécifique dans les zones vulnérables.
Couvert associé à une culture de rente111 : couvert végétal qui est semé et cultivé en étant associé à une culture de rente pendant une partie restreinte de cycle de croissance de celle-ci, mais qui n’est pas récolté. Le couvert disparaît soit parce que c’est une plante à cycle très court pour utiliser la sénescence naturelle pour son élimination, soit parce qu’il est détruit naturellement sous l’effet du gel (en choisissant des plantes gélives), ou par destruction chimique ou mécanique. Ce sont des plantes à usage non marchand. La finalité première du couvert associé est la prestation d’un service éco-systémique dit « de support » ou « de régulation ». Exemples : féverole + colza ; trèfle + carotte porte-graines
Culture dérobée : culture qui se place entre deux cultures principales au cours de l’année : entre une céréale et une plante sarclée par exemple. On sème la culture dérobée après la moisson de la céréale ; on la récoltera avant la mise en terre du tubercule ou avant les semis du printemps suivant. Dans les régions méridionales, la culture dérobée apparaît même entre la moisson et les emblavures d’automne. La culture dérobée concerne surtout les plantes fourragères : racines (raves, navets) ou légumineuses (vesces, trèfles). Elles complètent en produits vers la nourriture hivernale des bovins (plus spécialement celle des vaches en lactation). Source : Encyclopédie Universalis.
Indice de fréquence de traitement phytosanitaire (IFT) : reflète l’intensité d’utilisation des produits phytosanitaires exercée sur la parcelle et sur l’environnement, ainsi que la dépendance des agriculteurs vis-à-vis de ces produits. La valeur de l’IFT traitement est égale à la dose appliquée par hectare (DA) divisée par la dose homologuée par hectare (DH) pour le produit concerné, en tenant compte de la proportion de la parcelle traitée. L’IFT parcelle est la somme des IFT traitement pour tous les traitements de la parcelle pendant une campagne culturale.
Performance : capacité des résultats des systèmes de culture à répondre à différents objectifs, notamment au regard des trois piliers du développement durable, à savoir économique, environnemental et social. La performance peut être estimée par le biais d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs (Debaeke et al., 2008 ; Petit et al., 2012).
Pesticides (ou produits phytosanitaires) : substances ou produits destinés à lutter contre les organismes jugés nuisibles, qu’il s’agisse de plantes, d’animaux, de champignons ou de bactéries. Lorsqu’ils sont utilisés en agriculture, on parle de produits phytosanitaires (ou phytopharmaceutiques). Pour un usage non agricole (par les gestionnaires d’équipements ou de réseaux de transport, les collectivités locales ou les particuliers), on parle de biocides. Ils peuvent être classés par type d’usage : herbicides, insecticides, fongicides, nématicides, rotondicides, acaricides, etc.
Rhizodéposition : phénomène par lequel des composés carbonés et azotés sont libérés par les racines dans le sol pendant la croissance de la plante. Les mécanismes par lesquels les rhizodépôts majeurs sont libérés dans le sol sont : la production de cellules de la coiffe racinaire, la sécrétion de mucilage, la diffusion passive et contrôlée d’exudats racinaires. Les rhizodépôts sont donc l’ensemble des débris racinaires, mucilage et exsudats racinaires.
Résilience : capacité du système à revenir à son état initial après une perturbation.
Robustesse : capacité à maintenir ses performances face à des perturbations.
Rotation : type spécifique de séquence de cultures à caractère cyclique (voir succession culturale).
Séquence : ordre d’apparition des cultures durant une période de temps figée sur une unité spatiale donnée, une parcelle ou un ensemble de parcelles par exemple.
Services écosystémiques : bienfaits que les humains obtiennent des écosystèmes, d’après la définition de l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire réalisée par les Nations Unies : « Les services que procurent les écosystèmes sont les bénéfices que les humains tirent des écosystèmes. Ceux-ci comprennent des services de prélèvement tels que la nourriture, l’eau, le bois de construction, et la fibre ; des services de régulation qui affectent le climat, les inondations, la maladie, les déchets, et la qualité de l’eau ; des services culturels qui procurent des bénéfices récréatifs, esthétiques, et spirituels ; et des services d’auto-entretien tels que la formation des sols, la photosynthèse, et le cycle nutritif. » (Millenium Ecosystem Assessment, 2005).
Succession culturale : paire de cultures se succédant d’une année sur l’autre.
Symbiose : concerne toutes les formes de relations interspécifiques, depuis l’union réciproquement profitable jusqu’à l’antagonisme. En général, on réserve l’appellation de symbiose aux cas d’associations plus ou moins régulières, plus ou moins coopératives, dans lesquelles les relations entre les deux partenaires tendent, pour l’un comme pour l’autre, à un équilibre entre les profits et les pertes, ou sont favorables à l’un des partenaires sans nuire sensiblement à l’autre. Source http://www.universalis.fr/encyclopedie/symbiose/ . Dans son sens strict, la notion de symbiose est restreinte aux associations de type obligatoire, les symbiotes ne pouvant survivre séparément.
Système de culture : ensemble des modalités techniques mises en œuvre sur des parcelles traitées de manière identique. Chaque système de culture se définit par la nature des cultures et leur ordre de succession, et les itinéraires techniques appliqués à ces différentes cultures, ce qui inclut le choix des variétés pour les cultures retenues (Sebillotte, 1990).
Système de production : mode de combinaison entre terre, forces et moyens de travail à des fins de production végétale et/ou animale, commun à un ensemble d’exploitations (Meynard et al., 2006, d’après Reboul, 1976). Le système de production est donc constitué d’un ou plusieurs systèmes de culture et/ou d’élevage, parfois de systèmes de transformation des produits à la ferme, et de leurs interrelations, liées à la répartition entre ces systèmes, des ressources rares de l’exploitation, terre, travail (inclus compétences), capital (intrants, matériel, bâtiments…).