Beaucoup de propriétés d'usage des organes végétaux sont déterminées par une spécificité de la cellule végétale : la paroi. Celle-ci est composée de quatres groupes de polymères : la cellulose, les hémicelluloses, les pectines et les lignines dont la structure, les proportions et l'assemblage sont déterminés lors de la croissance. La plante étant immobile, elle doit pour assurer sa survie, développer des stratégies lui permettant de s'adapter aux fluctuations de son environnement. Ces adapatations sont stimulées par la perception de signaux environementaux et endogènes de nature physique diverse (mécanique, électrique, chimique ...). La transduction moléculaire de ces signaux engendre une modification des proportions des spécificités des groupes de polymères pariétaux. Cela se traduit, à l'échelle de l'organe, par une modulation des propriétés mécaniques conduisant à un changement morphologique ou à d'autres réponses adaptatives de la plante à son environnement (e.g. [5] [6] ).Une manière de comprendre les propriétés des tissus végétaux est d'étudier les relations causales entre les stimulii, et l'impact qu'ils ont sur la paroi végétale après perception et transduction. Les variables impliquées comme les déformations ou les contraintes ne sont pas mesurables directement à l'échelle de la cellule et il est nécessaire de faire appel à la modélisation pour les appréhender ( [3] [7]e.g. [4] ). Le choix du modèle va conditionner la compréhension des processus mais également les protocoles expérimentaux qui seront développés pour l'étude. La formalisation d'une base théorique tenant compte explicitement des différentes formes de l'énergie impliquées dans le problème est donc une étape nécessaire à la création de modèles robustes et facilement adaptables à de nombreuses situations. Le developpement de cette base s'est faite en s'appuyant sur l'axiomatique thermodynamique de Callen [8] et sur l'extensité hors équilibre de l'énergie interne proposée par Cunat [2] et validée sur de nombreux polymères.