Cet article s’intéresse, à partir du cas d’une petite région française, aux formes de transition individuelles, collectives et territoriales vers l’agriculture biologique. Les types de trajectoires de producteurs identifiés soulignent le potentiel de la mixité entre circuits courts et circuits longs, voire même entre agriculture biologique et conventionnelle, pour favoriser le maintien d'exploitations en difficultés économiques ou cherchant à mettre en place un système plus viable et plus vivable. Nous montrons que ces transitions s’inscrivent dans des réseaux sociaux et dans un système agri-alimentaire territorial plus large, et que les transitions vers des formes plus écologiques d’agriculture supposent une cohérence de projet politique, à l’échelle de ce système territorial et de la plus large partie possible de ses acteurs, et dans la durée.